lundi 31 juillet 2017

PEREGRINATIONS.... SUITE


Suite au post précédent, l'édifice à découvrir est la façade "Noble" (d'époque Renaissance) de l'ancien Parlement de Bourgogne, à Dijon, actuellement "façade historique du Palais de Justice*, dont la décoration est attribuée à Hugues Sambin. 
Cliquer sur les photos pour les agrandir et mieux en voir les details
Figure incontournable de la Renaissance française (né à Gray vers 1520) Hugues Sambin  s'exprimera principalement à Dijon, bien que l’on retrouve partout en France des oeuvres dont il est l'inspirateur. D’ailleurs il me souvient d’avoir vu des "choux bourguignons" (élément oh combien symbolique et représentatif  de son art)  en Charente !
Menuisier d’abord  il ne tardera pas à prouver son génie qui le mènera à Fontainebleau dans l’équipe du Primatice..... Ce génie, il l’exprimera dans divers domaines de la construction et obtiendra le titre d’architecte. Il sera donc simultanément  sculpteur, architecte, graveur et tâtera même à l'hydraulique......)
L’original de la porte principale, qui nous intéresse, est préservé au musée des beaux arts de la ville, mais une belle copie orne  la façade de ce bâtiment (qui mériterait bien d’être entretenue correctement : cirée ou vernie).
Photos MSG - non libres de droits
Ce qui est typiquement bourguignon, dans les éléments que le Maitre utilise pour sa décoration, ce sont : le fameux "choux bourguignon" et les rinceaux de lierre ou les rameaux d’olivier préférés à la feuille d’acanthe alors très en vogue puisque la Renaissance s’inspirait de l’art Antique.  
choux bourguignon
Entrelacs de feuilles de lierre.
Il utilise aussi abondamment les visages dits : “à la serviette”*, (les lions à la serviette, aussi !) et les bustes masculins et féminins se terminant “en gaines” comme plus haut, sur cette porte, où ce sont des trophées qui prolongent le buste.

Enfin, un des éléments architecturaux récurant que l’on peut voir sur ses meubles et sur ses façades, ce sont les frontons brisés qui peuvent avoir des formes droites ou incurvés et au centre desquels figure le plus souvent soit un choux bourguignon, soit une tête ou encore un vase.......





*cette façade ouvre sur la "salle des pas perdus" à la belle charpente en coque de navire renversée. Vous ne la verrez pas aux actualités de  la télévision (suite au jugement qui s'y déroule actuellement ) puisque l'entrée au Palais de Justice se fait par la cour, de l'autre coté des bâtiments
*l'expression "visage à la serviette" désigne la tissu placé sous le visage. Son origine est antique.

mardi 25 juillet 2017

PEREGRINATIONS AU CENTRE DE DIJON LE JOUR DU SOLSTICE D'ÉTÉ

J'ai fait ces quelques images en flânant dans le centre ville...... le soir du 23 juin ; puissent elles inciter, ceux qui ne connaissent pas la Capitale Bourguignonne, à se déplacer ! Il y a tant à voir.
Départ : Place de la Libération, ancienne place Royale puis place d'Armes, devant le palais ducal....... il fait 34°,  et la fraicheur de l'eau attire passants et oiseaux......
Vous pouvez agrandir les photos en
cliquant dessus, mais pas les copier.....
Photos MSG.




Une musique New Orleans attire irrésistiblement vers le théâtre.......
Salutations au passage à Picasso qui a laissé là son scooter pour lutiner un peu...... et je découvre les "éléfanfarons" en grande action !..... (formation Elefant'U)

le temps de déguster un kebab...... il est 20 heures !
Regard sur la façade Renaissance de Saint Michel 
et sur la place du théatre, face au  musée Rude et à l'ancienne cathédrale..... aujourd'hui Chambre de commerce......
Je reprends mes pérégrinations en tournant à droite, puis encore à droite,

puis par la rue de gauche qui zigzague un peu...... j'aboutis sur une placette, devant une célèbre façade ou figurent ces deux visages grimaçants !
Où suis-je ?

(note : ce n'est pas la langue qu'il tire, mais c'est sans doute une tranche de fruit, ou une feuille
car je doute qu'à cette époque on ait beaucoup vu de bananes en ces lieux !)
réponse sur le prochain post !

samedi 15 juillet 2017

PORCELAINES ASIATIQUES À LA RESIDENCE DE MUNICH

Louis XIII et Richelieu collectionnaient déjà des porcelaines “Blanc Bleu” : 青白 « qīng bái » (en témoigne le testament de ce dernier qui compte pas moins de 400 pièces de porcelaine). Tous deux aimaient à s'entourer de ces objets. D'autre part, les inventaires de Versailles et des meubles de la couronne mentionnent déjà des cabinets, des coffres et des paravents asiatiques.
A la Résidence, autour des miroirs, d'innombrables porcelaines blanc bleu..... (dont celles du bas ont été mises à l' abri )

Ce n’est  donc un secret pour personne que de dire que Louis XIV découvrira les porcelaines chinoises transportées par une ambassade qu'il reçoit à Versailles,  et, que la Compagnie des Indes hollandaises, à partir du 17e s, les commercialisera dans toutes les cours d’Europe.
 Les  Wittelsbach n’échapperont pas à la règle et en pareront la Résidence, leur château de Munich, où on peut, aujourd’hui,  les admirer. 
Période Kangxi - époque Ming. vases "miroir noir"
Note : Les porcelaines de la Résidence  ont été mises à l’abri  dans les caves pendant la durée de la guerre de 40 (heureusement puisque les toitures furent totalement détruites) ce qui leur a permis d'échapper à la destruction.  
Photos MSG.

Dynastie Ming. Periode Wanli (1573-1619) - bel exemple de  青白 « qīng bái » a droite figurent les armes des Wittelsbach.
Epoque Kangxi - Période verte "Story of Western Wing"


Dans ce grand palais, un salon et une  série de petites salles leur  sont consacrés où l’on peut admirer, entre autres,  des pièces de l'époque Ming et de l’Epoque Qing. 
Dans les salles d’apparat, d’autres grandes pièces monumentales sont à l’honneur, principalement des vases.


Certaines pièces  (voir ci dessous les deux exemples de porcelaines japonaises......) frisent parfois le mauvais goût ! Mais c’était probablement une grande prouesse technique que de les avoir réalisées. 

L'un des deux lions candélabres japonais du 17e siècle 
Chinoise ou japonaise ?
Les merveilles que je n'ai pu mettre ici, et bien d'autres,  vous attendent dans ce grand musée. Dommage que je n'ai pas pu  m'attarder davantage dans ces salles....... 

mardi 4 juillet 2017

CENT FOIS SUR LE METIER, REMETTEZ VOTRE OUVRAGE........

... C'est bien ce qui se passe, car, dans mon atelier,  calme et le silencieuse, je m'adonne presque chaque jour à la danse de l'encre et du pinceau ..... "La partition" (si je puis dire), de Shi Bo, m'offre l'exemple à observer, à ressentir, à exprimer...... à explorer......
Calligraphies réalisées par Ma di na 
Au delà du style à respecter, ma calligraphie est sincère, et même si je ne n'ai aucune chance d'être un "Maitre"un jour,  j'y trouve du plaisir et de la sérénité.
C'est pour cela , que j'ose mettre ici quelques une de mes pages. 
Il s'agit du dernier poème que j'explore .........

Le poème ;
Partir au matin de la ville de Baidi - Li Bo -

Je quitte à l’aube la ville Baidi baignée
dans les nuages multicolores
Et me voilà au crépuscule à Jiangling
Mille li déjà parcourus
Les cris de grands singes ne cessent de résonner
Dans les montagnes des deux rives
Mon bateau léger file parmi dix mille défilés.

traduction de Shi Bo


je reconnais que mes alignements verticaux sont parfois agités par un "souffle" : ça bouge un peu.....
Je m'essaye souvent aussi à chercher  une traduction personnelle...... bien plus approximative, forcément que celle d'un Maitre diplômé !  (mais je n'y parviens pas à chaque fois!)
Pour ce poème ci, voilà :
Partir à l'Aube des murailles de Baidi

A l’aube je quitte Baidi sous les nuages irisés
mille li vers Jianling - un jour de retour
Des deux cotés, les grands singes hurlent leurs cris à plusieurs reprises.
Tandis que mon leger esquif traverse les dix mille gorges.

Quand je lis celle de Xu Yuanchong, ci- dessous, j'ai déjà un peu mois de complexes, tant elle a été "remaniée" pour lui donner une tournure française. Qu'en pensez vous ?  : 

En descendant le fleuve
Li Bai

Quittant à l’aube la ville aux nuées roses,
je descends mille lis en un jour la Rivière.
Les singes crient sans cesse aux rives escarpées :

Mon esquif laisse dix mille monts loin derrière