mercredi 27 novembre 2019

NETTOYAGE DU PINCEAU : MON EXPERIENCE S'AVÈRE UTILE ET PAS AGRESSIVE POUR LE PINCEAU......

Le 8 aôut dernier, je vous entretenais du nettoyage du pinceau chinois...... J'ai continué à pratiquer de la même façon : le résultat est tout à fait satisfaisant. .... mon pinceau s'en porte très bien.

Bocal d'eau d'un demi litre.

Evidemment si vous vivez dans un endroit où l'eau du robinet est douce, vous n'avez pas besoin d'utiliser cette méthode. Mais si comme moi vous êtes dans une région où l'eau est "dure" (comprenez très chargée en calcaire), n'hésitez pas à faire cet essai.

Je mets donc ici les pourcentages du bain que je conserve tel quel, en le couvrant d'un petit film plastique entre chaque séance pour que le vinaigre ne s'évapore pas.


Le résidu d'encre dans le bocal après plusieurs séances parle de lui-même

  J'utilise ce bain tant qu'il n'est pas opaque  ! 

Entre chaque séance, d'un jour à l'autre, les éléments  en suspension dans le bocal se déposent sur le fond et le mélange devient clair.
Pour 
1/2 litre d'eau du robinet.
12 cl de vinaigre blanc

Je rince mon pinceau en le tapotant légèrement contre la paroi verticale du bocal.
Pour m'assurer qu'il est propre, je le passe ensuite dans un verre d'eau de source. Si elle reste claire, c'est bon.

Résultat : j’utilise une petite quantité d’eau de rinçage et je ménage les poils du pinceau.
Enfin, avant de prendre la première  encre, 
je trempe toujours mon pinceau dans l’eau claire.
La fluidité de l'encre dans la pierre à encre a aussi son importance. N'oubliez pas de nettoyer le récipient de temps à autre et,  n'oubliez pas non plus d'ajouter quelques gouttes d'eau pure pour diluer l'encre si elle s'est épaissie.
Ces petits "détails" ont leur importance dans la pratique du pinceau et de l'encre de Chine, et devraient être enseignés aux débutants comme on le fait de la tenue du pinceau,  car, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils ne "coulent pas de source". 
Reste que vous pouvez aussi 
rincer vos pinceaux à l'eau de pluie !

jeudi 7 novembre 2019

QUAND L'ART S'INSPIRE DE L'ART ET QUAND LA CONNOTATION S'EN MÊLE......

Je suis  toujours étonnée par les résonances, les coïncidences tellement surprenantes….. qu’apportent les “confrontations”  avec les oeuvres……..
Imaginez ! 
Suite aux récentes expositions de Yan Pei Ming
Yán Péi Míng      严 培 明 - 
j’étais à le recherche d’une reproduction de “l’enterrement à Ornans” de Courbet. Je voulais   comparer cette oeuvre avec "l’enterrement à Shanghai" de l'artiste chinois qui, alors, se confrontait  à Courbet.
note : j’ai édité à ce sujet un post sur “Truffeetcompagnie”..…
(voir lien dans la marge)
Aussi, comme je ne trouvais pas,  sur le net, d’illustration  satisfaisante en qualité, je me suis dit que je devais avoir ça dans mes tablettes….. 
J'ai effectivement mis la main sur “Courbet” (à l’école des Grands Peintres”)  édité par Michel Ragon…….. que je me suis mise à feuilleter fébrilement….. une fois, deux fois…… en vain !
“c’est pas possible” me dis-je !…. “

Il y avait bien dans cette parution : l’atelier du peintre, les demoiselles du bord de Seine, Paresse et Luxure, les Falaise d’Etretat…. etc, etc, en pleine page et en couleurs  ! Soit en tout 47 tableaux du maitre, mais pas d’enterrement à Ornans !…..
Sur la page  d’édition…. (édition 1979)  près du texte éditorial, je tombais sur une reproduction, au format de  timbre poste, et en noir et blanc,  du fameux tableau qui fit tellement scandale au Grand Palais !

Comme seul commentaire :  je trouvais un "appel" lancé aux habitants du bourg d'Ornans dont les ancêtres furent représentés,  afin de se faire  connaître   !  mais rien sur l’oeuvre elle-même.

Je poussais plus loin mon investigation,  épluchant la page… soudain, parmi l’équipe de mise en page, j’ eu une grande surprise : devinez sur qui je  suis tombée ?
Sur  Roman Cieslewicz, rien que ça !

Qui ne connait pas cet immense graphiste des années 80 ….. et sa "Mona Tse Tung" ! célèbre détournement de Mona Lisa ! 
A l'heure où Leonard s'expose au Louvre c'est assez amusant !

Paf, me voilà “re-placée” sur l’orbite “chinois”  grâce à ce détournement inattendu.  Quelle étrange boucle !

 J’avoue que je n’ai jamais été attirée par le tableau réaliste de Courbet.


photo MSG prise pendant l'émission. L'enterrement à Shanghai. 
A voir au Musée d'orsay/- cliquer sur les images pour les agrandir

Au delà de  la démarche des deux peintres si riche en commentaires possibles, j’ai pris alors conscience, de la place importante donnée au chien blanc ….. si présent, au tout premier plan   sur les deux œuvres ! (C'est par lui qu'on entre dans la composition)

..et au traitement  du paysage aussi ! Falaise, croix  et vallée contre silhouette de Shanghai et courbe du Huang Pu autour de Pudong.
Et là, je me suis dit que Yan Pei Ming a fait lui aussi oeuvre de réalisme, poussant  loin les empreints mais aussi les contrastes, avec l’oeuvre du franc-comtois . Chez Ming, il se dégage une grande douceur…… une sorte d'apaisement. L'oeuvre n'a plus rien de chinois, la leçon de l'expressivité de  l'art occidental est parfaitement intégrée.
L’oeuvre de Courbet, tel un instantané  ressemble à  une sorte de reportage en direct, presque “crash” ! (à une époque ou la photo couleur n’existait pas ……)  quelque chose de presque “journalistique”. C'est certainement ce qui a choqué car en plus, il était question de mise en valeurs en grand format de "gens du commun", comme on le disait à l'époque.....

Celle "récente* de Yan Pei Ming au contraire, bien que très “populaire” elle aussi, est réalisée en monochrome.  Malgré la présence d’un grand nombre de personnages,  c'est  un hommage filiale presque “intime” rendu à sa mère qu’il adorait.
Les personnes du premier plan deviennent quasi présentes, et on se trouve  littéralement intégré au  tableau du fait de sa composition  ! 
Magique.

Sincèrement, je préfère le second tableau.