Ces magnifiques caractères signifient "perroquet".
Ils figurent sur une peinture célèbre de Huizong.
yīng wǔ
Calligraphiés par 赵吉 Zhao Ji (l’Empereur Huizong 徽宗皇帝 1082-1135), ils sont d’une virtuosité hallucinante.
J’ai lu quelque part des commentaires qui cherchaient à sous estimer le style de ce grand calligraphe, le taxant de “maniérisme” pour l’un et “d’un manque de puissance expressive” pour un autre. En calligraphie, les styles de chaque Maitre diffèrent considérablement, c’est ce qui fait leur intérêt et sans doute celui-ci ne “plaisait-il” pas à ces détracteurs.
C'est vrai qu'il y a d'énormes différences de style entre les calligraphes, voir ci-dessous, Wang Xizhi, le "Leonard" Chinois.
C'est vrai qu'il y a d'énormes différences de style entre les calligraphes, voir ci-dessous, Wang Xizhi, le "Leonard" Chinois.
On connait mieux le Kaishu (de “style shoujin”) de ce Maitre que son style cursif car il est utilisé dans les colophons* de toutes ses peintures.
Pourtant, si je regarde ces autres documents de Huizong, qui représentent des extraits de son “étude des 1000 caractères*, en cursive, je n’ai pas l’impression du tout que cette calligraphie manque d'énergie, ni de puissance ! C’est plutôt, de mon humble avis, tout le contraire...
extrait des 1000 caractères de Zhang Ji |
.... et je me demande : ces personnes ont elles déjà tenu un pinceau de calligraphie ?
L’éducation prodiguée aux scolaires de France, est trop basée sur la censure qu’apportent les notes. Celles ci, et les critiques qui les accompagnent, deviennent de véritables couperets vis a vis, par exemple, des oeuvres artistiques.
Pour moi, je ne me permettrais pas de telles critiques car tous ces Maitres sont fascinants. Ce que j’aime avant tout, en de ça du sens, ce sont ces vibrations, cette “vie” intense que provoquent, sur le support, ces caractères tracés avec fermeté et maitrise.
Et puis, devant ces documents là, je me demande aussi quelle encre précieuse, et quel pinceau 赵吉 Zhao Ji a pu utiliser . Pour le support il s'agit manifestement de soie. Pour le pinceau, s'agit-il de poils de loutre, de martre, de cheveux de nourrisson? de crêtes de coq? de cheval ? ou tout simplement de soies de porc entourées d’un merveilleux poil de chèvre à la fois hyper souple et cependant suffisamment nerveux pour réussir un trait si net, si incisif, si régulier ?
Il est certain que le pinceau devait être d’une qualité exceptionnelle.....
*documents photographiés dans le manuel “l’art de la calligraphie à travers les ages” édition China intercontinental press. 2009
et sur le site ARTWORK
* colophon note finale d'un manuscrit ou d'un incunable.
note : l'empereur calligraphie "perroquet" sur de la soie. Je ne pense pas que le trait de pinceau réagisse de façon aussi pleine sur ce matériau que sur un support en papier en riz. Le résultat est forcément plus sec.
RépondreSupprimer我親愛的朋友
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