mercredi 6 septembre 2017

LI YU ...... 李煜 ? 李玉? 李漁 ? VOUS AVEZ DIT LI YU ?

Mais de quoi s'agit-il ?

j'ai traité cette calligraphie comme une broderie..... il y a une raison à ça ! Lisez plus bas la traduction.
sauf qu'au lieu de la gaze, le fond évoque plutôt un brocard.
Chers amis, c'est un véritable parcours du combattant que de chercher des renseignements sur la poésie  chinoise........... lorsque,  comme moi,  on vit à la campagne......
J'avais découvert un poème dont je voulais partager  la calligraphie, avec quelques amies, tant les sinogrammes me plaisaient. Je pensais que l'auteur était  le dernier empereur des Tang du Sud, mais je me trompais ! 
Calligraphie de Ma Di Na.
Tout est devenu compliqué quand j'ai voulu en savoir plus :
Du quel 李 s'agissait il  ? Des Li et des Yu, il y en a à la tonne....... (les noms et prenoms sont peu nombreux en Chine.....) C'est là que les tons comptent. Les tons et les dates ! Li Yu, sans indication du ton ni de la date, ça n'aide pas du tout  !

Si je cherche "Li Yu" sur le net  (en ajoutant poète) mon ordinateur voulant bien considérer que ce sont des noms propres,  j'en trouve trois..........

         Li Yu4 (937-978) (李煜), dernier empereur de la dynastie des Tang du Sud Aussi appelé Li Houzhu, le Dernier Souverain de l'époque des Tang du Sud,  qui fut l’instigateur de la poésie Song 
Li Yu4 (1591-1671) (李玉), mais ce n'est pas le même mot, de l'époque des Ming - dramaturge chinois
Li Yu3 (1611-1680) (李漁), idem, mais ce n'est pas le même ton......également de l'époque des Ming, écrivain chinois mais aussi poète , sauf que cette dernière fonction n'est mentionnée nulle part sur les sites que je visite...... il est un parfait inconnu pour nous français dans le domaine de la littérature en général et de la poésie en particulier  !

Alors vous cherchez dans vos livres de poésie chinoise, mais c'est pas mieux.....; François Cheng, dans les livres que j'ai nous parle seulement du premier et nous propose quelques poèmes. Mon anthologie de la poesie chinoise ne le cite même pas, ni mes livres de poésie Tang et Song......
Bertrand Goujard présente quelques oeuvres de 李漁, sur son site "Vent du soir"...... Bref, ce sont  quelques fleurs dans le désert ......
L'encyclopédie universalis mentionne 李煜 (ou Li Chongguang), sixième enfant de l'empereur Li Jing de la dynastie des Tang du Sud, comme comptant parmi les poètes les plus célèbres de la Chine...... mais elle ignore 李漁  !
Enfin Pierre Kaser, lui, nous parle du troisième : 李漁, l"auteur de ce poème. Il nous propose une traduction : "Dans le gynécée" par Georges Soulié de Morant.
Qu'elle chance ! C'est ce poème que je voulais vous présenter.....  merci dieu !
Je lui trouve une grâce exquise (au poème)  tant par les caractères utilisés, que par le sens exprimé !

« Guici » 

閨詞 :
芳 心 忍 負 春 和    

小 閣 添 絲 繡 碧 羅    

繡 到 鴛 鴦 針 忽 折    

畫 中 好 事 也 多感 

"En son cœur parfumé, elle supporte avec peine le printemps amoureux et l’harmonieuse lune.
Dans son petit pavillon, elle ajoute des points de broderie sur soie vert-jade.
Mais comme elle allait broder une couple d’oiseaux amoureux, son aiguille soudain s’est brisée.
Le dessin d’un si grand bonheur l’a vraiment trop bouleversée."

MADINA en plein exercice calligraphique.
P. Kasar nous dit que ce poème proviendrait  du Liweng yijiayan shiciji  笠翁一家言詩詞集, soit du juan 3 du « Liweng shiji », pages 318 du volume 2 du Li Yu quanji       李漁全集 (Hangzhou, Zhejiang guji,  1991) : je vous laisse le trouver....... et si vous voulez en savoir plus, rendez vous 

 sur son site : https://kaser.hypotheses.org/50#more-50

Note : il me reste à vous mentionner un petit bijou, 







"Les carnets secrets de Li yu "
李漁
 chez Piquier par Jacques Dars.
un livre délicieux qui raconte l'art de vivre à l'epoque des Ming. 

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