Han Shan, ermite de la Montagne Froide, a vécu à l’époque des Tang....... mais sa mémoire est restée Longtemps dans l’oubli.
Il n’a été “re-découvert” qu’au XXe siècle nous dit un site......
Pourquoi ?
Par ce qu’il n’a pas laissé sa trace sur des livres, mais sur les rochers et les montagnes où il vivait en ermite......
Pourquoi ?
Par ce qu’il n’entrait dans aucun moule, et cultivait un non conformisme total !
Depuis son ermitage situé dans le massif du Tiantai (“la terrasse du ciel” province du Zhejiang 天台山), il parvenait à survivre grâce à son ami et compère, Shi De, lequel officiait dans les cuisine du temple bouddhiste Ch'an tout proche.
Un supposé portrait de l'ermite... |
Les portraits qu’on a d’eux sont pure invention mais la marque laissée par cet ermite est telle qu’on ne peut l’ignorer.
Je pense que la pensée de Han Shan reste aujourd’hui, “dérangeante.... parce que trop "libre", d’où le peu de documentation, qu’on peut trouver sur lui, en langue française..... en livres et sur la toile.
Elle présente pourtant une grande profondeur sous un discours simple qui peut sembler naif, mais ne l'est jamais.
Pas question pour cet esprit insouciant et libre, excentrique en diable, voir illuminé, de devenir moine. Anne Cheng nous dit : “son bouddhisme fut fondamentalement d'esprit “chinois” (bouddhisme Ch’an) et ne doit rien au bouddhisme himalayen. “
Ce que j’aime chez lui, c’est ce soucis de rester libre, à l’écart de toute empreinte religieuse.... A ce sujet, il est intéressant de lire la préface de Hervé Collet, dans le volume consacré au poète aux éditions Mounddaren :
“Merveilleux le chemin de Han Shan”. (Cheng Wing fun et Hervé Collet)
Nous avons calligraphié ce poème lundi dernier, avec des amis...
Ce qui me convient tout à fait dans ce texte, c'est que sa "philosophie" en dit long sur la place exacte que peut occuper l'humain dans le cosmos.....
Voici sa traduction :
Chez Moundarren - par Hervé collet :
L'homme vit dans la poussière et l'ignorance
Comme une chenille dans un bol.
Toute la journée il tourne en rond,
sans jamais sortir de son bol.
L'immortalité comment l'atteindre,
si les soucis jamais ne l'épargnent ?
Mois et années comme l'eau s'écoulent,
Un instant, c'est déjà un vieillard.
cliquer sur les documents pour les agrandir |
Pour ma part, je garde précieusement, sur ma table de chevet, un petit livre impérial illustré par Shi Bo. Ce livre qui m'emmène très loin, contient de ravissants poèmes de l'excentrique ermite, mais aussi me rappelle que ma place sur cette planète est une infime poussière parmi tant d’autres !
Sans souci - livret imperial original contenant des poèmes de Han Shan, traduits et illustrés par Shi Bo
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