samedi 28 mars 2020

PRINTEMPS : UN PETIT TOUR CHEZ CLAUDE MONET


C’est à l’occasion d’une lecture récente - NYMPHEAS NOIRS - de Michel Bussi -  le printemps et le confinement  aidant - que je me suis prise à refaire un petit tour du coté de l’oeuvre de Claude Monet !
cliquez sur les images pour les aagrandir.

…et puis j’avais surpris quelques primevères en me déplaçant dans mon village, lors du premier tour des élections et les prémices du fleurissement  des vieux pruniers -penchés sur le bord de la rue … m’avaient ravie ! Deux raisons de me replonger dans l’espace impressionniste.....  !

Ce qui me frappe chez cet artiste, c’est son aisance, toujours renouvelée,  dans la traduction de l’espace ! Il passe par étapes successives de la vision perspective  à une représentation particulièrement “vibrantes”, propice à l'expression plastique des changements atmosphériques. Il parvient ainsi à traduire la réalité de l’instant, ce que  nous  pouvons percevoir aux différentes heures du jour.
Ne nous y trompons pas : la perspective de base est parfaitement sous jacente, sans toutefois primer sur la “vie” de la scène. 
A une époque où les artistes en vogue étaient super “pompiers”, car déployant un “savoir faire d’une grande virtuosité qui les privaient de toute spontanéité ! (classicisme) notre peintre et ses comparses,  devaient passer pour des “barbouilleurs” ! La photographie tenant désormais le rôle de la représentation exacte, ils poussèrent plus loin leurs expériences esthétiques : aujourd'hui, ils font figure de "classiques" et pourtant ce fut une belle bagarre pour se faire admettre   !
Monet  a su rendre la sensation d’un espace tout à fait aéré. L’atmosphère de nombre de ses oeuvres est légère, la lumière y circule abondamment, les ombres semblent se  transformer. Les effets perspectifs sont tout à fait assimilés, justes, mais le traitement fait qu’ils ne figent ni  ne priment  sur le “vivant”. A l’inverse des perspectives "à l’antique" des tableaux “virtuoses” de l’époque, cette perspective se fait oublier pour laisser la place à un “supplément d’âme” : à la matière vivante.
Regardez ces coquelicots ! Le vent souffle, les tiges oscillent, les ombres se forment et se défont….. 
Un tableau réussi n'a pas d'échelle : suariez vous dire quel format a celui-ci ?

J’aime beaucoup les dindons ! A voir la reproduction ci-dessous, on n’imagine pas qu’ils puissent mesurer 170 x 170 cm. Mais dans un musée, cela n’est pas si grand que ça quand les David et autres Ingres couvrent des murs entiers ! 

Les visiteurs se moquèrent de cette oeuvre ! Octave Mirbeau nous dit : “Cette “décoration” excita des rires fous…… On se pâmait et on se tenait le ventre…. J’entends les ventres respectables…..” 
C’est une toile à laquelle Monet tenait beaucoup ! Mais quel hérésie pour les critiques de l’époque que d’oser représenter une basse-cour quand le Salon étalait le "savoir" bourgeois, et présentait de la peinture aux thèmes mythologique ou  historiques ! 
La composition de cette oeuvre est très dynamique, le rendu des plumes duveteux…… la mise en page très  originale . Là encore, Monet “sort des rails”. 
L'artiste n'est pas répétitif. Il utilise toutes sortes de formats, (carré - figure- paysage - marine, tondo ….) parfois très grands, comme par exemple sa belle suite de nymphéas qui orne les murs de l’Orangerie à Paris. Evidement on ne présente plus les cathédrales de Rouen ni les bords de rivières et j’en passe car l’artiste était très prolifique.
 Les nymphéas sont si célèbres et les rendus si variés que cela devient difficile de choisir l'un d'entre eux…… Il en a peint quelques 400 exemplaires de formats divers ! Chacun  offrant une vision renouvelée et créatrice. 

Les effets perspectifs dans le miroir  d’eau sont extraordinaires, et regardez ci-dessous ces peupliers : c’est ici la grande leçon du “contraste simultané” !
Format : 92 cm x 73 cm - construction sur le rectangle de la "porte d'harmonie".
voir ci dessous. 

Il fallait oser cette mise en page ! Elle est particulièrement audacieuse ! La ligne sinueuse des feuillages rompt gracieusement la rigueur de la verticalité des troncs.  Les tons chauds (ocres, roses, oranges et sépia alternent avec les verts et les bleus - leurs complémentaires), ce qui donne un vif éclat aux couleurs. Le reflet  dans l’eau renvoie le regard par ces courbes et contre courbes vers le haut du tableau. Les rythmes des troncs font penser à une harpe de couleurs…… il y a de la musique là dedans..... j'entends le bruissement des feuilles !
Pas de noir ! Le peintre pousse le jeu jusqu’à foncer le ciel à droite pour donner du contraste  par rapport à l’angle opposé qui semble légèrement sur-exposé ! C’est fort, très fort !..
Pour la petite histoire, ces arbres devant être coupés par le village voisin de Limestz, l’artiste ira jusqu’à payer pour retarder la chose et pousser à bout son projet.

Quant au roman cité plus haut, et qui se déroule à Giverny, dans et hors de la propriété du peintre, je me suis bien laissée prendre par l’intrigue savamment ficelée. 
Ce  roman a obtenu cinq prix littéraires en 2011.
photos MSG prises a aprtir de mon iphone.

Et vous, le lirez vous ?


mercredi 18 mars 2020

UNE EXPERIENCE ….. ÇA PEUT PARFOIS CHANGER LA VIE.......

Figurez vous qu’ hier soir, en “zappant”, je suis tombée, tout à fait par hasard sur l’émission “Pékin Express”, au moment où deux  demoiselles,  relevant un défi, s’adonnaient à la calligraphie chinoise…… 
Si j’ai bien compris, elles devaient tracer leurs noms en Kaishu.
Comme elles étaient fort drôles, j’ai saisi aussitôt  mon appareil photo !
Dommage, que cela m'ai fait rater la démonstration du Maitre......
Photos prises pendant la diffusion de l'emission.
Chers lecteurs,  je vous en ai déjà informés, c’est dans une rencontre similaire, faite   dans la belle ville de Xian ( Shaanxi),  que j’ai pris le “virus” de la calligraphie ! 
Suite à cette expérience, peut être en sera-t-il de même pour l’une ou l’autre de ces jeunes femmes!…..

C’est tout “le mal” que je leur souhaite ! Les bienfaits apportés par cette pratique en valant largement la peine !

Ne riez pas  en voyant les images qui vont suivre : elles ont fait de leur mieux......


Chers visiteurs, mis à part quelques sottises énoncées -concernant le papier de riz (et non de soie) , la constitution des caractères (erreurs dues à la méconnaissance de la langue) et dans la pratique (position et tenue du pinceau etc…..) je trouve qu’elles ne s’en sont pas si mal sorties !

Quant au décorum ! Ou Là Là ! 
C’est quelque chose ! Voyez plutôt ! 


Je n’ai malheureusement pas vu “le maitre” pratiquer, et c’est dommage ! 

La séquence terminée, je suis passée à une autre chaîne…… Par conséquent je n’ai pas vu la fin de l’émission. Donc,  si vous avez (ou ouvrez) un compte M6, vous pourrez la voir dans son entier et en savoir plus ! A vous de jouer !


Quant à moi, je retourne à mes travaux et au plaisir "très chan" de tracer le style “bambou gracieux”  du Maitre parisien. Voir lien de son site dans la marge : "Au Gré du pinceau"

lundi 2 mars 2020

RENCONTRE AVEC CARLOS CASTILLO A TALANT : IMPRESSIONS

J’ai eu la chance de visiter par deux fois l’exposition “Territoires” à la Galerie de l’Espace Georges Brassens de Talant. ….et,  grâce à une amie, de le rencontrer sur ces lieux mêmes !

Ce grand “bel” homme nous a chaleureusement accueillis. Nous avons vivement apprécié ses commentaires - nécessaires pour approcher davantage le sens des oeuvres exposées- 
Cela m’a rajeunie :  car j’ai bien reconnu l’esprit “beaux arts” dans sa démarche. 
Le même que celui que j’ai vécu pendant mes études……
Cela m’a rassurée : car il y a encore des artistes plasticiens polyvalents qui connaissent les techniques classiques et les intègrent avec succès à celles, modernes et technologiques,  dans l’expression artistique…..
Cela m’a émue : car les thèmes abordés étaient en rapport avec des événements majeurs de notre époque (survenus  sur divers points de  la planète) et matérialisés par ses peintures mais aussi - et surtout - par les coordonnées GPS qui jalonnent ses expositions dont la plupart  sont réalisées "in situ" quand l’occasion s’offre à lui. Citons par exemple, celle des sources de la Seine qui a eu lieu sur le site en même temps que dans le musée archéologique* de Dijon - où l’on peut découvrir  les exvotos trouvés la bas - 
Note * : chacun sait que ce musée se situe tout près des Beaux Arts de Dijon où l'artiste  enseigne depuis 20 ans !
Brochure ISBN 2- 915283-24-9 - decembre 2009

Evidement, Carlos Castillo ne se cantonne pas à la France mais, ses sujets étant pris sur différents points du globe, il  expose également à l'international !
Pourquoi ses oeuvres relatent-elles des événements tragiques  ? Parce que, lui même, Nicaraguayen d’origine, a échappé par par miracle, dans son enfance,  à l’anéantissement  dû à un tremblement de terre qui fit 20 000 morts, dans sa ville natale et aux alentours……. Son cursus l’ayant ensuite amené à étudier  l’archéologie, l’architecture, les techniques artistiques diverses, il était logique qu’il poursuive sa prospection des événements destructeurs  divers survenus sur la planète, en l’accompagnant  très précisément par la présence de ces grandes  inscriptions en volume (parallèles et longitudes) qui matérialisent dans notre pensée les lieux exacts où ils se sont produits.

Ainsi, des “twin towers” aux migrants, en passant par le Vietnam, la destruction des forêts amazoniennes et autres événements violents pour les humains et pour la terre, il nous invite a nous interroger sur l’impact destructeur qu’a l’homme, sur la nature, mais aussi sur ses congénères…… 
Les rappels culturels sont également de la partie comme sa citation de  Pline l’Ancien devant la destruction de Pompéi ou, plus proche de notre époque,   le radeau de la Méduse de Géricault* lorsqu’il évoque les migrants etc…. : les oeuvres les suggèrent  tout simplement.
Note*:  une esquisse  de Géricault, du radeau de la Méduse, est exposé au Musée des Beaux Arts de Dijon.
Photos prises in situ par une amie que je remercie !

On sent que “le terrain” est fertile et que les réflexions foisonnent chez cet artiste qui, contrairement à certains, n’offre pas “du vent” ni du “show bizzzzz” au spectateur ,  mais bien une réflexion profonde sur l’impact que chacun d’entre nous peut avoir par sa conduite et ses agissements sur le sort de notre planète.
Cet artiste est donc en osmose totale avec son époque. 

Ses élèves ont bien de la chance d’avoir un enseignant aussi en prise avec la vie et je me dis que le maire de Dijon devrait bien lui réserver une plus large place dans la vie de la cité .