vendredi 16 octobre 2015

NEUF ANS DÉJÀ DE DIALOGUE ENTRE MON PINCEAU ET LA CALLIGRAPHIE CHINOISE.....!

Neuf ans ! Je ne les ai pas vus passer, et pourtant je sais bien que ce n'est pas grand chose.....
Trois ans d'initiation en Bourgogne, pour découvrir, si le "besoin" était réel, s'il répondait à une nécessité intérieure.....
Puis, le pas franchi,  six ans de pratique quasi quotidienne, guidée ponctuellement et régulièrement par l'enseignement du Maitre, patient et bienveillant.
Il me souvient qu'il répondait un jour à un de ses élèves, qu'il fallait bien compter 10 ans au minimum pour commencer à calligraphier correctement...... Oui, c'est vraiment le minimum car ensuite commence seulement le voyage  !
Comme le montre ici le Maitre, ne jamais abandonner la pratique du Kaishu....... Photo MSG.
Mais il ne s'agit pas que d'une question d'années : encore faut il avoir le sens artistique et éprouver  ce besoin serein d'harmonie intérieure qui ne s'improvise pas dans le bruit et l'excitation du quotidien......., sans  forcer, sans jouer à....,. naturellement, tout naturellement, comme coule l'eau du ruisseau !
Ici, la maison est devenue silencieuse, et le silence est harmonie, la quête des sensations extérieures à reculé, et je ne me sens ni isolée ni insatisfaite.... les choses simples et naturelles de la vie ont pris plus de poids... sans toutefois m'isoler dans une "tour d'ivoire" !
Nul doute que je le dois à la pratique naturelle de cet art qui m'a "dégagée" du "parasitage" intensif dû aux pratiques de  la société actuelle.
Je ne suis pas "coupée du monde", simplement, je le vois autrement. 
Mercredi, lorsque je suis sortie de l'atelier du Maitre, je me suis dit que si le chemin calligraphique était long, ce n'était pas un handicape, mais au contraire, une grande chance que de pouvoir le parcourir.

Je profite de ce post pour vous indiquer le livre d'artiste de Catherine Denis. aux éditions Fata Morgana.
On le trouve encore sur le net (il a été édité à 500 exemplaires). Je l'ai découvert grâce à Martine M. dont je salue ici l'enthousiasme et le gout très sur.
J'ai eu le plaisir de devoir couper les pages, comme dans les livres d'autrefois.... Le papier est beau, les illustrations de qualité, mais la perle, c'est bien le texte de ce journal. Une analyse intérieure de sa pratique de la calligraphie qui ne se raconte pas, mais qui se lit avec gourmandise ! 
Comme c'est agréable de pouvoir lire ce que l'on a du mal à formuler mais que l'on ressent pourtant si fort !
Ainsi, je cite :
"Je répète le geste sans arriver à la forme donnée par le modèle. Mais je sais qu'au moment où je ne m'y attendrai pas, la forme sera là, donnée par le pinceau, telle qu'imposée par le modèle. L'inconscient aura fait son travail". (C. Denis - p 15)
 Les illustrations graphiques et calligraphiques, les références aux grand calligraphes méritent qu'on s'attarde à le lire, ce qui n'exclue pas d'avoir son opinion !

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