mercredi 23 décembre 2015

REHABILITER TSEU HI, L'IMPÉRATRICE DOUAIRIÈRE CIXI -


Je vous recommande le livre cité dans le post précédent : 
L'impératrice Cixi 
par Jung Chang, 
chez Lattès.

La première raison, c’est que je l’ai trouvé intéressant et très documenté. Il n’y a pas moins de 19 pages consacrées aux références d’une bibliographie serrée, diversifiée et diplomatique aussi,  ce qui prouve le sérieux de l’entreprise ! 
Photo MSG - un pavillon du palais d'Été à Beijing, lieu chargé du souvenir de l'Impératrice.
La seconde, c’est que l’auteur, se  fondant sur des documents depuis peu disponibles,   a étudié le sujet pendant plus d’une dizaine d’années et au plus haut niveau.
La troisième, c’est parce que nous savons tous que si les révolutions bouleversent les ordres établis - ici, un ordre fort ancien -  elles commettent aussi d’importants dégats collatéraux, n’hésitant pas à trainer trop facilement dans la boue les figures de proue des gouvernants précédents quitte à les réhabiliter quelques générations plus tard. 

Salir l’image de Cixi, arrangeait beaucoup de monde. D’abord, c’était une femme qui s’arrogeait le pouvoir ! Depuis Wu Zetian (624-705ap JC), cela était totalement  exclu de la pensée chinoise ! Pourtant, et c’est tout à son honneur, Tseu Hi  se refusait à enfreindre les lois du protocole régissant la place de la femme ! 
 (La première place, et je ne vous apprends rien,  était réservée aux hommes et, dans l’ombre de cet ordre établi, les eunuques avaient beaucoup de pouvoir ! )
Je pense, pour ma part,  que les évènements n'auraient pas évolué de cette façon pour la Chine si Cixi n'avait pas été écartée du pouvoir à l'avènement de l'empereur Guangxu
, lequel, élevé, dans une éducation des plus traditionnelle, n'avait pas l'ouverture d'esprit de sa tante pour faire front à l'évolution du monde et aux attaques japonaises et européennes. Les personnes sur lesquelles il s'appuya n'étaient hélas  pas à la hauteur des évènements graves qui mirent la Chine dans une position des plus alarmante. Lorsque l'impératrice  reprit les rennes, les jeux étaient hélas déjà joués. 
Portrait de l'Impératrice Cixi ou Tseu Hi, comme il vous plaira.......

Le monde du 19 ème siècle et du début du 20ème était en pleine mutation. Déprécier le gouvernement  de Tseu Hi,  faisait l’affaire des  asiatiques (chinois désireux de régner et japonais cherchant l'hégémonie) et des européens !
Notons que le peuple, lui, s’était montré fidèle au “Vieux Bouddha”, y compris durant les moments sombres ! (tel  est le nom qu’il accordait à Cixi Impératrice Douairière).
Aujourd’hui,  à l’heure ou la Chine se mondialise, il semble important, de mon point de vue, d’apprécier à son juste niveau le souvenir de cette femme d'exception.  Elle avait l'étoffe d'un "Empereur" mais, les contraintes diverses qu’elle a dû subir ne lui permirent pas de pousser aussi loin qu’elle l’aurait voulu la transformation de son pays vers la modernité. Elle a cependant le mérite d’avoir fait les premiers pas.
J'ai appris aussi dans ce livre, et peu de gens le savent, qu'elle préparait le terrain pour que puisse s'établir une monarchie institutionnelle. Quelle innovation !
Le caractère dragon exécuté par Cixi ou par Wu Yunwu - commandant général à Hangzong au Shanxi ?
Mon livre de calligraphies écrit par Gao Changshan, images de Cai Cheng, me l'indiquait comme étant une oeuvre calligraphiée par Cixi, mais le Maitre de Calligraphie veille qui a corrigé l'erreur. Xie xie ni !
On peut imaginer soit qu'elle l'ait acheté, soit qu'elle l'ait calligraphié en se servant de ce  modèle......
 Le premier qui trouve a gagné !
 170 cm x 80 cm
mais alors, de qui sont les oeuvres que l'on trouve sur :

toutes attribuées à L'impératrice !
Cixi aimait les arts et pratiquait la peinture et la calligraphie avec talent. 
le theatre du Palais d'été
Passionnée d'Opéra Chinois, elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour rénover le genre, lui imposant une forme artistique sophistiquée, tout en préservant son coté ludique. C'est ainsi qu'elle contribua, au Palais d'été, à élever l'Opéra de Pékin, au rang "d'opéra national Chinois".  
j'ai fait cette photo au Palais d'Eté, près du pavillon exposé en haut de post. Pourquoi l'ai je postée ? Par ce que c'est une des rares endroits, dans toutes mes visites en Chine où j'ai pu entendre chanter des oiseaux..... chacun sait que Cixi trouvait que le chant des loriots s'accordait bien avec l'opéra chinois...... cet oiseau  n'est pas un loriot, mais c'est tout comme ! Quel endroit charmant.......

Je voulais aussi mentionner ici, le fait qu'en bonne Manchoue, Tseu Hi a refusé que se perpétue la tradition qui voulait que l'on bande les pieds des  femmes Han ! Cela fut pour les femmes chinoises en même temps qu'un grand soulagement, une première libération !
On possède des portraits mais aussi des photos de l'impératrice qui n'hésita pas  à se faire photographier  ...... Malheureusement, elles ont été prises à un âge avancé ! Mais n'est ce  pas là aussi une innovation  de taille !

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