lundi 28 novembre 2016

DAVID HOMINAL ET MOI. D’ETRANGES CONCORDANCES.....


Je suis allée hier revoir les  oeuvres de David Hominal. à  l’expo du Consortium de Dijon,  
Si je n’étais confrontée à ses oeuvres qu’à travers des reproductions ou sur l’écran,  je risquerais de passer bien à coté de toutes les sensations qu’elles m’ont provoqué.  
En matière d’art, rien ne remplace  le contact direct avec l’original. 
Première sensation, à ma première visite : .. pas  emballée ! mais pas indifférente.....
Et puis je pousse l’observation plus loin : je m’interroge . ..... 
Technique, composition, concordances..... différences.... à partir de quelles sources d’inspiration..... réponses données par chaque artiste à une problématique.... bref, la moulinette marche à fond !
Au premier abord, en parcourant les salles qui lui sont consacrées, je  comprend que le propos est axé sur la pratique de la peinture et du pinceau, en temps que plasticité,  traces,  composition,  plus qu’en temps qu’écriture. (même si c'est une écriture !) C’est donc de  peinture qu’il s’agit, pas de graphismes (bien que ça passe par là) pas de  calligraphie, bien que parfois, on la “frôle”.....
Je m’explique :
Devant certaines oeuvres de cet artiste, je pense à certaines oeuvres de  Fabienne Verdier. C’est ce qu’on appelle la “connotation”.
Particulièrement  devant l’oeuvre intitulée 31 “Green 1 et 2, et devant untitled 29 et les oeuvres qui sont de la même veine.

David Hominal  :  Green1- 2013 - photos MSG.
Pour ce qui est de “Green 1, et Green 2”, d’abord, il y a le “Vert”. 
Vert  comme Verdier.....
J'observe un travail graphique qui semble présenter certaines analogies avec la   calligraphie, mais qui n'en sont pas, ainsi que  de nombreuses divergences. 
Analogies  : présentation par paire,  (deux toiles cote à cote)  de graphismes noirs sur fond unicolore,..... . 
Divergences : Chez F Verdier, les tracés sont directement empruntés à la calligraphie chinoise. L'énergie émane du tracer......
Fabienne verdier - livre : l'unique trait de pinceau. Photo MSG
les mille choses se retrouvent en nous au complet - MANCIUS; 

Chez  D Hominal :  ces tracés,  à quoi se réfèrent ils ? au geste ? à l’acte de peindre ? à la simple utilisation des  pinceaux  (qui sont semble-t-il des brosses ) ? La démarche est  différente mais elle est également troublante.  Pratiquant moi même la calligraphie chinoise, je me demande quels sont "le pourquoi et le comment" de la réalisation de ces deux grandes toiles jumelles “vertes”.
Le fond vert est passé à grands coups de brosse directement visibles et qui lui donnent une vibration. Cela crée un effet curieux, car les graphismes noirs en deviennent presque statiques, comme une grille...... Alors que chez Fabienne, c’est le graphisme qui vibre et le fond qui fait silence.
D. H : detail de Green1- 2013
L’oeuvre 29, ci-dessous, et les quelques autres qui l’entourent, répondant d’une problématique semble-t-il identique,  me  font encore  penser à la calligraphe.  
Analogies :  je me souviens des "cercles" que trace Fabienne, debout sur la toile (déjà mise en peinture) avec sont immense pinceau. 
Elle doit actionner l’outil suspendu à la verticale, tant il est lourd, en usant de toute  sa force, mais aussi de toute sa lente concentration. 
 A l’intérieur du cercle, le vide est juste animé par les taches  (disposées en horizontale formées par les gouttes qui s’égouttent du pinceau à son retrait . Ce cercle, c’est un peu comme un grand Bi,  le symbole du Ying et du Yang......
Fabienne Verdier : Extase - livre "Entre terre et Ciel" - A Michel - photos MSG.
Fabienne Verdier : autres oeuvres photographiées
présentées  dans le même livre.
 David Hominal : Untiteld - 2016
Divergences : Sur l’oeuvre de David, à l’inverse, je constate un tracer  concentrique barré d’une verticale finale bien encrée, tracée dans la continuité des cercles. 
Détail de l'oeuvre - photos MSG
L’oeuvre   semble exécutée assez spontanément. 
(Je pense qu'un psychanaliste se ferait plaisir en l'analysant )
Le support est  également travaillé mais  de façon totalement opposée :
Chez  l’une,  une peinture unie et nourrie, comme une laque....  fruit d’une préparation spéciale du médium par l’artiste. 
Chez l’autre,  des jus légers laissant apercevoir des tracés préalables..... ceci est donc très différent, mais troublant..... 
La Position de l’artiste pendant la réalisation de l’oeuvre est elle la même ? Certainement pas :
J’ai vu Fabienne Verdier  au travail sur des vidéos,  J’aimerais voir ce peintre à l’oeuvre  lui aussi, qui doit s’y prendre tout autrement, peut être comme un "escrimeur", et qui doit également dépenser une grande concentration et une forte énergie dans l'exécution. Travaille-t-il au sol ?  très improbable. Debout ? je pencherais plutôt pour cette hypothèse, la toile fixée à la verticale. Si c’est  le cas, il doit être grand ! Le résultat donne l’ impression d’une grande “calligraphie” exécutée presque également en un “unique trait de pinceau”....terminé en son centre par une ligne verticale impérative qui bloque l’espace,  telle une agrafe. Apparemment, cet artiste “livre une sorte de bataille” avec ses toiles......

Et je me suis demandée si tout cela était le fruit du hasard ou au contraire, celui d’une interrogation menée à la suite d’une rencontre....... ?

A L’INSTAR DE FABIENNE VERDIER, INSPIRÉE PAR LES DENTELLES DES MAITRES FLAMANDS, DAVID HOMINAL N’AURAIT IL PAS, LUI, ÉTÉ INSPIRÉ PAR L’OEUVRE DE LA  PEINTRE CALLIGRAPHE ?

Note : les pistes de travail explorées par cet artiste étant assez diversifiées, ce serait une erreur de le cantonner dans cette d’analyse. 
Pour mieux observer, cliquer sur les photos pour les agrandir. 
expo : ref sur post precedent.

samedi 26 novembre 2016

BATAILLE DES ANCIENS ET DES MODERNES : ELLE AURA TOUJOURS LIEU !

C’est vrai qu’en observant les oeuvres des artistes, exposées actuellement au Consortium de Dijon,  sur ce sujet, on pourrait s’en donner à coeur joie. Deux artistes m’ont particulièrement intéressée. D’un coté le peintre pur et dur : David Hominal, de l’autre un artiste aux créations “protéiformes” : Rodney Graham......... et parmi ses productions, des photos grand format ! Sans doute prises en HDR*
Artist in artist bar - caisson photo cibachrome - Rodney Graham

Pour ma part je penche  pour l’ouverture sur l'utilisation des multiples démarches permettant l’expression artistique plastique, qu’elles plaisent ou qu’elles choquent ! Tous les outils, toutes les techniques sont praticables même si  les résultats sont parfois difficiles d’accès pour le spectateur !

Très courageuse, la démarche du peintre David Hominal ! (je cite : la vaine gloire de peindre) Aujourd’hui, où  tout semble avoir été dit dans le domaine de la peinture,  il se mesure encore avec la toile, le "medium" et le pinceau....... Une sorte de bataille en quelques sortes. Beaucoup d’énergie dans certaines oeuvres qui sont pour moi presque trop agressives parfois, et qui me donnent une impression de tristesse, mais qui sont très vivantes.   Une espèce de maladresse aussi qui émane peut être d’un jet spontané et  rapide du médium sur le support (au combien classique) . Je n’ai pas fait de photos de ses oeuvres, car mon esprit, en visitant ces salles était aux prises avec un autre débat.....  mais je pense qu’elles méritent l’attention.

Rodnay Graham, lui, m’a totalement séduite. Des travaux d’une grande sensibilité, allant de l’expression plastique la plus classique (graphismes, collages, installations.....)  à la photo HDR tout à fait jouissive tirées en cibachrome et présentées dans des caissons lumineux ! UN RÉGAL. De plus, il est musicien, ce qui n'est pas pour me déplaire. J’ai fait beaucoup de photos !


Inverted drip paintings de Rodnay Graham

Oeuvres intitulées "pipe cleaner sculpture" Rodnay Graham

Frederick Vaerslev, le  troisième artiste présentait une oeuvre monumentale “All around amateur”  qui occupe une salle immense et son prolongement (photo ci-dessous) La démarche est intéressante qui met en confrontation et en alternance l'oeuvre de l’artiste, sur de grandes toiles en dégradé évoquant le coucher du soleil et celles plus petites, sous formes d’étagères, proposées en partie à ses amis plasticiens et non plasticiens....... j’ai eu l’impression de me retrouver dans la démarche d’un cours d’arts plastiques ! 
All around amateur - de Fredrik Vaerslev -
Photos MSG prises au cours de la visite.
On nous explique que la disposition en alternance de ces travaux, au Consortium, (qui n’est pas celle proposée à l’origine) visait à  accentuer “la dilution de la signature artistique” et que l’artiste aime à utiliser ces mises à distance pour signifier un refus de l’expression de soi. J’aimerais voir d’autres oeuvres de lui, car la problématique est intéressante et passablement difficile à gérer ! Pour ma compréhension, devant une oeuvre unique, j’ai un peu de mal à “sentir” l’artiste. 

A voir jusqu’au 19 février au Consortium de Dijon 
ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 15 h et le vendredi de 14 h à 20 h.

*traitement de l’image à partir de prises de vue réalisées en  bracketing.
pour en savoir plus sur cette technique, visiter ce site :

vendredi 11 novembre 2016

VIENT DE PARAITRE : "PASSION A L'ENCRE " UN GRAND LIVRE DE CALLIGRAPHIE DANS LE STYLE BAMBOU GRACIEUX, PAR SHI BO ET ELISABETH BOURGEAS.

Extrait de la préface : 
“Quinze ans ne sont qu’un clin d’oeil dans le parcours du temps de l’univers, mais représentent une grande étape dans notre vie personnelle.
Durant ces quinze ans, nous sommes, l’un comme l’autre, conscients de l’importance de chaque instant que nous passons côte à côte, le pinceau à la main devant l’encre, tellement que nous n’avons jamais ménagé l’effort qu’il faut faire l’un pour transmettre efficacement l’art de la calligraphie chinoise et l’autre pour maîtriser solidement cet art”.....

Ce texte  ne vous incite-t-il pas à poursuivre la découverte ?
C’est un grand livre de calligraphie chinoise qui vient de sortir. Il est entièrement consacré à la culture  chinoise, dans l’un de ses aspects les plus fascinants : la calligraphie.
On voit se développer au fil des pages le beau style “bambou gracieux” de Shi Bo, cette calligraphie bien vivante, chargée d’énergie et de lumière. 



Au fil des pages, le Maitre entraîne dans son sillage Elisabeth Bourgeas, son élève depuis 15 ans.
C’est dire que l’ouvrage est sérieux !
D’ailleurs, j’ y détecte une grande complicité qui se développe tout au long du manuel à travers des textes pour la plupart  antiques, quand ils ne sont pas de Shi Bo lui même.

Outre la beauté des calligraphies, réalisées alternativement par les co-auteurs, j’ai apprécié le choix des textes, et surtout l’utilisation  des  traductions bilingues, ce qui est si précieux pour l’étude de cet art  (j’en parlais dans mon dernier post !) 

Chers amis calligraphes, voici 240 pages à déguster, à  étudier avec soin, et qui feront découvrir pour certains la beauté de la culture chinoise, quand ils offriront à d'autres, (les apprentis calligraphes)  un support exceptionnel à leurs découvertes et  à leur  étude.
Le manuel est structuré en 5 chapitres :
1- nos pinceaux dansent ensemble
2- Ode au vent et aux nuages
3 - Sentiments pour eaux et montagnes
4-  Au gré du pinceau
5 -Ivresse de la poésie

Je souhaite  à ce livre et à ses auteurs un vif succès !
et je ne doute pas un seul instant qu'il soit un beau cadeau pour vos amis calligraphes !

tous renseignements sur le blog de Shi Bo
Au gré du pinceau, post du 8 novembre 2016.

Voir lien dans la marge.




note : c’est  par reconnaissance pour Shi Bo, qui m'enseigne son Art, que j’ai fait cet article.

mardi 8 novembre 2016

EXPO DE L'ATELIER LU A DIJON -

L'exposition a eu lieu du 2 au 6 novembre et je tenais à vous en parler.
Yi Ling présente ses élèves et leurs travaux.
Lu Yi Ling anime son atelier avec professionnalisme, rigueur et gaité car elle déborde d’humour ! Ses élèves l'apprécient et  le résultat est là. Des débutantes aux seconde et troisième année, toutes ces dames ont l’air de prendre du plaisir à s’exprimer.
Les oeuvres récentes de Yi Ling vous accueillaient dès l'entrée de la salle. En voici quelques unes.
Je ne peux évidement pas tout vous montrer,  et j’ai du sélectionner quelques uns de mes coups de coeur. Que personne ne se fâche, ce sera peut être votre tour, l’an prochain ?
Les paysages ésotériques de Yi Ling, où l'oxygène circule sereinement  parmi les brumes et le murmure des eaux.
Plus près de l'âme 2 - oeuvre de Yi Ling - à gauche, un detail
Ensuite, il y a les "anciennes" qui travaillent des copies de maitres qu’elles ont choisi. Quand on pense au temps qu’elles ont consacré à leurs travaux, je leur tire mon chapeau ! Voyez plutôt  :
Laurence Jacquotot - Promenade dans le mont Luchan d'après Huang Gongwang- dans le petit encart, l'oeuvre dans son entier, en un seul rouleau marouflé, sur de grandes tables. 
Impressionnantes les deux oeuvres de Laurence. Celle-ci mesure 1373cm x 34 cm ! 
 Un détail de cette oeuvre.
Françoise Duc - Les monts Jinting en automne d'après Shi Tao- 80cm x 41,7cm

 Françoise, alias Fansi, a travaillé dans un autre style , en prenant pour exemple  le grand Shi Tao, auteur du fameux "Propos sur la peinture du Moine citrouille Amère".
Hélène Halot : l'accueil de la beauté
 Hélène Halot a retenu mon attention par la finesse de ses coloris/

Enfin, parmi les “nouvelles” on a aussi de belles surprises et même de l’humour !
Tandis que Thérèse et ses collègues présentaient des études très abouties, j’ai eu la grande joie 


Les études de Thérèse Magnien : Pin solitaire  - Visite à un ami

de retrouver parmi ces élèves une ancienne “copine” d’atelier avec laquelle j’ai passé deux ans à préparer le DNSBA* que nous avons obtenu toutes deux ! C’est vous dire tous les bons souvenirs qui se sont réveillés soudain ! Jeanine a toujours eu un esprit indépendant, voyez ci dessous  le titre qu'elle a donné à son étude :
La fantaisie de Jeanine Challand : titre : se cache nounourse !
A vous de trouver l'allusion !

*Diplome National Supérieur des Beaux Arts - session  "arts de la publicité" 1967
Mille excuses pour les reflets sur les photos qui étaient inévitables dans cette salle.