dimanche 31 mai 2020

REFLEXION POETIQUE AU 18ÈME SIECLE

Au jardin de la poésie chinoise, bien sûre, il y a un âge d’or (je ne vous apprend rien) : celui des poètes Tang dont on trouve de multiples traductions, que ce soit par les livres ou par internet ! 
Mais je trouve que c’est un peu au détriment des autres époques …….
Vous me direz qu’en Chine, ce doit être pareil ! 
On y traduit Baudelaire, mais connait-on Ronsard ? 
Le sujet est si vaste qu’il reste bien souvent "chasse gardée" de quelques érudits ou spécialistes, ou encore de chanceux universitaires !
Bref pour un autodidacte c’est pas facile ! Personnellement, j’en fais l’expérience depuis plus de 10 ans ! …mais je suis opiniâtre ! 
Je commence à avoir une petite bibliothèque assez variée! J’ai pu l’acquérir  lors de mes voyages à Paris ou encore par le net ! Merci le net !
Parmi les propositions littéraires faites aujourd’hui aux gens de ma sorte, les éditions Mounddaren sont en bonne place, qui proposent pas mal de choses asiatiques de différentes époques sous une forme d’autant plus attractive qu’ils  sont bilingues. Et ça, c'est un plus !
Je me suis penchée ces jours derniers sur l’oeuvre d’un poète de l’époque Qing et je me suis bien régalée……. Il s’agit de Yuan Mei : “Les plaisirs de la Villa Sui” - Règne de Qian Long (18e siècle)-
Ce fut un beau “voyage” dans le temps et dans sa poésie !
J’aime beaucoup son état d’esprit, son exigence de liberté, son indépendance de pensée…. Son amour des textes. Brillant, il le fut, mais surtout il faisait preuve d’une grande clarté de jugement, faisant fi de la  lourdeur des règles qui régissaient la société de l’époque et restant Han, envers et contre les institutions et la culture Mandchoue qui alors était imposée.
Il abandonne assez vite la carrière administrative qu’il trouve peu attractive pour s’adonner à ses seul plaisirs : la poésie, les voyages, et à ses activités  culturelles où il excelle.
Il aménage sa villa dans cette perspective tout en  ne dédaignant pas, hôte attentionné,  la qualité de sa cuisine . Il en tirera même un livre ! tout comme Su Shi ! Il devient aussi son propre éditeur.
A Nanjing, où il est  installé, il reçoit tout ce qui “compte” parmi les lettrés de passage, faisant  montre là encore d’une belle indépendance. 
Son “ouverture” à la culture des femmes m’a séduite ! Défiant les règles confucianistes  en cours à ‘époque, Il acceptait de les former à la poésie ce qui lui valut certains sarcasmes.
知心能 相聚  喝水也心甜
Avec les vrais amis, même l’eau que l’on boit
Ensemble est particulièrement délectable.

Sorte de “globe trotter,” il sillonne les grands territoires de son pays du nord au sud et de l’est à l’ouest. Il “gravit” les monts sacrés avec l’un de ses fidèles serviteurs jusqu’à un âge avancé ! Un poeme exprime son désagrément dans les nuages des Han Shan.....
Quelle belle leçon !.... et il ne cesse jamais de relater tout cela. 

Je terminerai par la citation de deux de ses poèmes -traduits par Chen Wing Fun et Hervé Collet - qui évoquent la persistance de la mémoire et l’amour des belles lettres ! 
Arrivés à “un autre âge” , on a toujours l’occasion de “revivre” ses émotions passées, et il le prouve :
 Exprimant mes sentiments
Jeune j’aimais les livres
J’examinais méticuleusement chaque phrase
Si, décrépit, j’aime toujours les livres,
C’est plus pour me distraire et en saisir le sens général 
même si ce que je viens de lire aussitôt je l’oublie,
Tout ce qui a défilé devant mes yeux est devenu une partie de moi-même
Le goût des livres est au fond de ma poitrine,
Plus suave que celui d’un vin vieux. 

 Me Sentant comblé
Pourquoi dire que le temps passé ne revient pas ?
Sentiments et scènes de ma jeunesse sont sertis dans mes poèmes
La lueur d’une lampe, la couleur d’un vin, le rêve d’une nuit printanière,
A mesure que je fredonne, mes poèmes se raniment.....


(ed Mounddaren  - “Divers plaisirs à la Villa Sui”
a lire absolument !

samedi 16 mai 2020

HIRONDELLES : DES. NOUVELLES


Premier nid : papa ramène les vivres...
Second nid,  maman hirondelle est à la couvaison........

Et comme dirait Bai Juyi :
"Pourquoi chercher l'espace à l'extérieur
Le vrai espace est dans ton coeur !"


vendredi 1 mai 2020

PETIT À PETIT..... L'OISEAU FAIT SON NID......

C'est le Premier Mai...... pas de brin de muguet !
En mai, on souhaite de la chance et du bonheur......
...mais aussi,
"en Mai, fais ce qu'il te plait !"
Je suis donc partie faire mon petit tour dans la nature toute proche........
dans le lointain, le coucou chantait !
布谷鸟
bù           gǔ        niǎo
 ou encore......bù gǔ en traditionnelle


c'était bien agréable et bien que le ciel fut gris,
comme lui
la nature semblait toute  en fête !



Les hirondelles traçaient des ronds dans le ciel,
et sous le toit,
deux d'entre elles bâtissaient leur nid pour y élever leurs petit !
Les mêmes nids deux jours après......
Je suis repassée aujourd'hui...... l'architecture avait évolué sensiblement !

On distingue par leur couleur plus claire les booulettes de terre recement ajoutées.
Pendant que je prenais ces dernières photos, les oiseaux méfiants firent plusieurs passages mais ne se posèrent pas pour ne pas attirer l'attention !
et trois  jours plus tard....
yān wō  燕 窩 
Nid d'hirondelle