lundi 14 janvier 2019

HAN SHAN LE NON CONFORMISTE.......


Han Shan, ermite de la Montagne Froide,  a vécu à l’époque des Tang....... mais sa mémoire est restée Longtemps dans l’oubli.
Il n’a été “re-découvert” qu’au XXe siècle nous dit un site...... 

Pourquoi ?
Par ce qu’il n’a pas laissé sa trace sur des livres, mais sur les rochers et les montagnes où il vivait en ermite...... 
Pourquoi ? 
Par ce qu’il n’entrait dans aucun moule, et cultivait un non conformisme total !
Depuis son ermitage situé dans le massif du Tiantai (“la terrasse du ciel” province du Zhejiang 天台山), il parvenait à survivre grâce à son ami et compère, Shi De, lequel officiait dans les cuisine du temple bouddhiste Ch'an tout proche. 
Un supposé portrait de l'ermite...
Les portraits qu’on a d’eux sont pure invention mais la marque laissée par cet ermite est telle qu’on ne peut l’ignorer. 
Je pense que la pensée de Han Shan reste aujourd’hui,  “dérangeante.... parce que trop "libre", d’où le peu de documentation, qu’on peut trouver sur lui, en langue française..... en livres et sur la toile.
Elle présente pourtant une grande profondeur sous un discours simple qui peut sembler naif, mais ne l'est  jamais.

Pas question pour cet esprit insouciant et libre, excentrique en diable, voir illuminé, de devenir moine.  Anne Cheng nous dit : “son bouddhisme fut fondamentalement d'esprit “chinois” (bouddhisme Ch’an) et ne doit rien au bouddhisme himalayen. “ 
Ce que j’aime chez lui, c’est ce soucis de rester libre,  à l’écart de toute empreinte religieuse.... A ce sujet, il est intéressant de lire la préface de Hervé Collet, dans le volume consacré au poète aux éditions Mounddaren : 
“Merveilleux le chemin de Han Shan”. (Cheng Wing fun et Hervé Collet)

Nous avons calligraphié ce poème lundi dernier, avec des amis... 
Ce qui me convient tout à fait dans ce texte, c'est que sa "philosophie" en dit long sur la place exacte que peut occuper l'humain dans le cosmos.....



Voici sa traduction :
Chez Moundarren - par Hervé collet :

L'homme vit dans la poussière et l'ignorance
Comme une chenille dans un bol.
Toute la journée il tourne en rond,
sans jamais sortir de son bol.
L'immortalité comment l'atteindre,
si les soucis jamais ne l'épargnent ?
Mois et années comme l'eau s'écoulent,
Un instant, c'est déjà un vieillard.


cliquer sur les documents pour les agrandir
Pour ma part, je garde précieusement, sur ma table de chevet, un petit livre impérial illustré par Shi Bo. Ce livre qui m'emmène très loin, contient de ravissants poèmes de l'excentrique ermite, mais aussi me rappelle que ma place sur cette planète est une infime poussière parmi tant d’autres !

Sans souci - livret imperial original contenant des poèmes de Han Shan, traduits et illustrés par Shi Bo

mardi 1 janvier 2019

COMMENT J'AI NETTOYÉ UN MOULAGE EN PLATRE, TRÈS ENCRASSÉ, DU MUSEE DU LOUVRE.....


Voici mon objet avant ma restauration  : Il était tellement sale et abimé qu'il paraissait irrécupérable...... aussi je n'ai eu  aucun scrupule à tenter de le restaurer.
Au départ de ma restauration, l'objet avait cet  'aspect .
Il s'agit du moulage d'une statuette d'orant sumérien*, de 20cm de haut, réalisé en plâtre et provenant des ateliers du Louvre.....  Lorsque je l'ai eu entre les mains,  il avait subi les outrages du temps et d'un mauvais entretien. Il m'est parvenu très encrassé, mais aussi avec des parties blanches dues  à des chocs. Cependant, sa valeur affective m'a incitée à le nettoyer....



 La petite jupe à franges de laine  de chèvre que portent ces statues
a pour nom le "kaunakès". (Sumer (Iran) 2550 av JC.)
J'ai pratiqué des moulages de mes sculptures, lorsque j'étais aux Beaux Arts et je me suis appuyée sur mon expérience. sans oublier toutefois d'aller voir sur la toile si je trouvais quelques conseils pouvant m'être utiles, car le plâtre est un matériau extrêmement fragile à manipuler  !
Les sites consultés ne m'ont pas donné satisfaction. Aussi, après un dépoussiérage des plus délicat à la brosse à peindre très douce (poils de martre), j'ai appliqué ma propre méthode.
Surtout ne trempez pas votre objet dans l'eau pour le savonner *..... il faut opérer  avec la plus grande  douceur  !
L'utilisation du savon noir est une très bonne option, 

J'en prépare  dans un bol, puis  j’humecte une éponge de ce savon et je la passe en douceur sur l’objet, par petites surfaces que j’essuie  au sopalin en tamponnant délicatement la partie traitée, ceci pour ne pas détremper le plâtre. Je rince mon éponge à l’eau claire et je recommence.
Je procède ainsi sur toute la surface de l’objet, puis je laisse sécher quelques heures.
Si nécessaire, je recommence plus tard, en utilisant éventuellement  un coton tige pour les coins les plus délicats. 
et voilà le résultat :
Mon petit "Shrek" à moi ! Je plaisante !.....
Note : votre objet a une patine* que le nettoyage ne peut lui restituer. Afin de masquer les parties blanches dues aux chocs,
 j'ai  utilisé un coton tige pour les "teinter"  de la couleur ôtée ailleurs...... et toujours par petites surfaces que j’essuyais très délicatement .  
Mieux vaut procéder ainsi en re-teintant les parties blanches : je ne pense pas que l'on puisse appliquer une nouvelle patine, car  elle s'additionnerait avec celle de l'objet.
Enfin, vous pouvez passer, sur le travail fini, un chiffon très doux pour redonner un peu de "brillant" à l'objet.

Récapitulons le Matériel : 
- savon noir
-  éponge et bassine 
- eau claire-
brosse à peindre très douce (en martre)
- sopalin
- allumette et coton pour faire des cotons tiges.
*vous décolleriez l'étiquette d'authenticité sans obtenir un résultat satisfaisant..... Cette étiquette garantie l'authenticité de l'objet.
*patine : couleur donnée à l'objet par le mouleur pour obtenir un effet de finition se rapprochant de la couleur  de l'oeuvre originale, voir de sa matière.