vendredi 25 décembre 2020

快乐 ! 圣诞节快乐 !💗

快乐 !
 圣诞节快乐 !💗

圣诞节快乐 ! 💜 圣诞节快乐 !

圣诞节快乐 ! 圣诞节快乐 !  圣诞节快乐 !

圣诞节快乐 ! 💦💚💚💕 圣诞节快乐 !

圣诞节快乐 ! 🙈圣诞节快乐 ! 🙉 圣诞节快乐 !

🙊💕💕💕

mercredi 9 décembre 2020

LA FLUTE ENCHANTÉE DE MOZART "DÉPOUSSIÉRÉE"... Vo VUE SUR France.TV 5

 Chers visiteurs, permettez moi de rajouter quelques remarques en rapport et en complément du   post précédent : elles ont leur importance.

En effet, si le spectacle (grand public) que j'ai vu à la télévision m'a enthousiasmée, je dois cependant préciser quelques détails car je suis allée voir la version originale sur France.tv


La prestation télévisée  me semblait bien courte et......  certains "détails" me  manquaient  ! En fait, il s'agissait d'une version "épurée" du spectacle original.

Mais je ne critiquerai  pas ce fait, car je pense que l'approche se doit d'être attrayante pour qui n'est pas attiré par la musique de Mozart. Et de ce point de vue c'était fort réussi.

Dans la version originale qui dure 2h30, ont ne trouve pas les passages en plan fixe des vignettes BD mais il y a   quelques tableaux bicolores à la façon de  papiers découpés, ce qui a sans doute inspiré le    graphiste qui a imaginé les clin d'oeil à la BD sur fond jaune de la version télé ! 

Quelques "pochades" de fond de scène ont 
incontestablement inspiré le graphiste de la version TV.

Que ceux et celles qui aiment Mozart  retrouvent sur France-tv   avec un très grand plaisir   le ravissant duo de Papageno et Papagena qui manque  tout de même cruellement sur le petit écran..... c'est un des plus charmants passages de cet opéra et c'est tellement mozartien !......

Vous souvenez vous : "Pa, pa-pa, Pa, pa pa, papapapa, papapapa ! ........

Enfin, la misogynie de Mozart apparait mieux dans la version  intégrale ! On en sourit, mais je crois qu'il ne faut pas la sous-estimer ! ! ! 

En résumé, les deux versions ont leur place et leur public et si Mozart s'en trouve un peu plus apprécie, le défi est largement gagné !

samedi 5 décembre 2020

LA FLUTE ENCHANTÉE DE MOZART "DÉPOUSSIÉRÉE"... A VOIR SUR F.TV 5

 Chers visiteurs,  je me suis tellement régalée hier soir sur Fr.5 en regardant ce spectacle que je ne puis faire moins que de vous l'indiquer (en replay  sur F .tv 5) ....et si vous faites comme moi et le regardez, vous ne perdrez pas votre temps !

Papageno, l'oiseleur,  joue de la flute........

Les dames de la nuit, curieusement vêtues (un mélange greco-égyptien) ressemblent à des cariatides. Ici elles tombent amoureuses de Tamino endormi et qui ne se doute de rien........

Le spectacle est chanté en  français (sous titré également) 

  • C'est réellement un plus -  car l’oeuvre est fort longue et tout le monde ne pratique pas l’allemand , la musique de cette version magnifique et  tout à fait ludique. Elle  est dirigée par le grand “baroqueux” Hervé Nicquet et son Concert Spirituel ! C’est dire la qualité de l’interprétation ! 

Pour ce qui est de la comédie, vous vous régalerez aussi ! Dynamique, soignée, drôle, inventive elle est si joyeuse que même les enfants peuvent y trouver leur compte et  s’y amuser  !

Entre la pantomime et la BD, les acrobaties et une musique joyeuse parfaitement servie par tout ce petit monde, on peut dire que cette version dépoussière totalement toutes les représentations antérieures…… on ne voit pas le temps passer et dieu sait que cet opéra a quelques longueurs lorsqu’il est servi de façon plus “classique ” !

Après une longue marche initiatique, Tamino et Pamina  approchent du temple de Sarastro.

Curieusement, dans cette production, la reine de la nuit passe un peu "sous silence", bien qu'elle distille évidement ses fameuses vocalises..... l'aurait-on "mise en arrière plan" pour l'avoir trop entendue ! 

Coup de chapeau aux metteurs en scène, scénographes et autres décorateurs et éclairagistes.... ainsi qu'à tout un petit monde qui gravite autour des personnages principaux !

J'ai bien aimé aussi l'insertion de quelques images dans le genre BD qui ne manquaient pas d'humour et donnaient un peu de fraicheur !

Papagena grimée en vieille   teste  Papageno en lui offrant à boire !

N’hésitez pas….. la musique n'a pas pris une ride : elle est si belle ! Les acteurs-chanteurs assument leurs personnages ! ils sont si  drôles….. les autres personnages aussi........

Toute la famille peut y assister et ça, c’est pas évident lorsqu’il s’agit de   faire “ découvrir” la musique du 18e siècle à une jeunesse informatisée à outrance ! 

Moi je mets 20/20 ! à l’ensemble de la distribution, de la réalisation et du spectacle/opéra ! 


Petite cerise sur le gâteau : ce spectacle est donné dans le ravissant théâtre du château de  Versailles ! Là ou joua Marie Antoinette …. là où se situe le centre de musique Baroque depuis 1987......Quant. à   Mozart,  sous le règne de Louis XVe, il  joua sur l'orgue de   la chapelle royale   et dans le château ? (pour rappel)

Le spectacle ci-dessus fut tourné en janvier 2020. 

J’imagine que les spectateurs devaient regarder les chanteurs dans les yeux……J’ai connu cette expérience dans le petit théâtre à l’italienne de Semur en Auxois, lors d’une représentation de Purcell ! Croyez moi ! Ça n’a pas de prix !

mercredi 2 décembre 2020

DANS UN MINI JARDIN.......

Chers visiteurs, j'ai découvert cette jolie version du jardin "dans un grain de riz....."  chez une amie et je n'ai pas résisté à l'envie de le photographier.  Elle a été réalisée par un passionné de cet art. Avouons que c'est réussi !


Oeuvre de Alain Charreyre -  Photo Msg@20

Connaissant le goût fort raffiné qu'on les chinois pour l'art des jardins, j'ai fait quelques recherches afin de l'accompagner d'un texte classique.

J'ai trouvé une citation dans un livre que j'ai lu il y a une dizaine d'années, dans la version de la Pleiade.  Il s'agit du “Rêve dans le pavillon rouge” de  Cáo Xuěqín ( 曹雪芹) 18 s dynastie Qin. Bon nombre de scènes s'y passent dans le jardin......


     Jiǎ Baoyu (贾宝玉 / 賈寶玉, jiǎ bǎo yù,) demanda à sa cousine Lin Daiyu (林黛玉, lín dài yù,) dans quelle partie du jardin elle voulait s’installer.
Elle y avait justement réfléchi et sa réponse fut immédiate :

“Je me disais qu’il serait agréable d’être dans la Maison des Fées aquatiques .  J’adore ces bambous et le sentier qui y serpente à moitié caché.  C’est tranquille et paisible."

C’est exactement ce que j’aurais choisi pour toi , dit Baoyu en frappant de joie dans ses mains  J’espérais que ce serait l‘endroit que tu choisirais  car  moi, je veux résider dans la Maison   de la Verdure délicieuse et ainsi nous serons voisins. Ces deux lieux sont silencieux et abrités des regards.”  

Citation extraite du livre “Dans un jardin de Chine” de Jacques Pimpaneau- Picuier Poche.-

 

 Evidement, la petite sculpture installée dans ce mini jardin correspond plus à un ermite ou à un Bouddha  qu'à un jeune homme, mais le mystère du jardin est bien rendu ne trouvez vous pas ?


Dans son "Dictionnaire amoureux de la Chine", chez Plon, José Frèsches nous dit : 

    " Le développement des jardins miniatures - qu'on appelle aussi jardins en bassin - destinés à être placés à l'intérieur des maisons, sur un guéridon ou une table basse, auquel on assiste à partir de la dynastie des Song, sous l'impulsion de grands peintres de paysages qui s'en servaient comme modèle, est le stade ultime de cette proposition à réaliser des condensés de nature. Ce procédé de miniaturisation poussé à l'extrême -certains jardins tiennent dans des pots d'à peine  quelques dizaines de centimètres de coté- s'est par la suite diffusée dans tout l'Asie...... 

etc etc.... Lisez le :  c'est trop passionnant ! 

 

Photo Msg@06 - prise dans une jardinerie à Shanghai.


mercredi 11 novembre 2020

POUR REVER : UN POEME D'AUTOMNE DE LU YOU ......

 Ce poète, 1125-1210, a vécu sous les Song - Ardent défenseur de son pays, il a écrit un nombre impressionnant de poèmes. Plusieurs milliers nous dit-on ! Très populaire,  ses centres d'inspiration sont très divers  (poemes réguliers ( shiet ballades - ci  ). 

Et pourtant, ici en Europe, on ne le cite jamais !

Voici l'un de ses poèmes   qui célèbre joliment l'automne. Nul doute qu'il vous séduira 

暮秋 – 

舍前舍後養魚塘

南打稻場

喜事一雙黃蛺蝶

隨人往來弄秋光


Crépuscule d’automne – Lù Yóu 陸游 (1125-1210)

devant la maison, derrière la maison, des étangs où l’on élève des poissons

au nord de la rivière, au sud de la rivière, des aires où l’on bat le riz

joyeux, deux papillons jaunes,

me suivent tandis que je vais et viens pour jouir du paysage d’automne

Photo Mg@20

Très populaire en Chine nous dit on,   ici en Europe on ne lui a pas fait sa place ! On a surtout retenu son mariage malheureux, sa mère l'ayant obligé à répudier son épouse dont il était très épris.....

Attention à ne pas le confondre avec "le saint du the", Lu Yu, auteur du Cha Jing” ou « Classique du thé ». VIIIème siècle. qui lui a vécu à l'époque des Tang.

                                       Note : pour ce poète de l'époque Song, on trouve les deux orthographes : Lu You ou Lu Yu


vendredi 30 octobre 2020

UN POEME ET UN LIVRE POUR LA TOUSSAINT......

 寒山子 - (驅馬度荒城)

Han Shan Shi  -    (Qu ma du huang cheng).

 

驱马度荒城,荒城动客情。

 

高低旧雉堞,大小古坟茔。

 

自振孤蓬影,长凝拱木声。

 

所嗟皆俗骨,仙史更无名.


    

J’ai “tiré” ce poème d’un petit manuel original  édité par You Feng : 


Titre : “Le clodo du Dharma”

A la veille de la Toussaint j'y ’ai trouvé ce poeme qui me semble d'actualité !



Voici l'une des traductions qu'il propose : 


Avançant à cheval, je traverse la ville abandonnée

La ville abandonnée émeut les sentiments des visiteurs

Les anciens crénaux hauts et bas

Les vieilles tombes grandes et petites

D’elle-même s’agite l’ombre du conysa solitaire

Depuis longtemps s’est solidifié le son des arbres du cimetière

Ce sur quoi je soupire ce sont tous les ossements communs

Les histoires des immortels n’ont pas leur nom.



—————————————-




Je ne sais pas s’il est toujours sur le marché ? J'en ai vu quelques uns sur différents sites.... Mais si c’est le cas, ne le laissez pas passer car c'est une curiosité qui met le doigt sur la difficulté qu'il y a à traduire de la poésie chinoise ancienne !

J'ajouterais pour ma part "et vice versa !"


    L’introduction de ce livre, écrite par le sinologue   Jacques Pimpaneau est fort intéressante  Il nous donne en quelques pages :

    - 25 poemes de Han Shan calligraphiés dans différents styles (lishu, kaishu, xing cao etc….) par LI KWOK-WING, 

    - 1 portrait De Han Shan  suivi de renseignements concernant    sa vie,   son oeuvre,   ses    traducteurs. 


    Pour lui, la portée de cette poésie est incomparable et de premier plan. Ce en quoi il a parfaitement raison.


    Plus loin, il nous parle de la calligraphie telle qu’elle était pratiquée dans les temps anciens.


… Tous les lettrés nous dit-il,  s’entraînaient à la calligraphie comme ils s’exerçaient à écrire des poèmes, à jouer de la cythare à 3 cordes ou à jouer aux échecs. Cela faisait partie de la formation de la personnalité : de même que par des exercices respiratoires, proches du yoga, on obtient la maitrise de soi, la calligraphie est une technique mettant en jeu le corps et l’esprit et qui permet une concentration et une unité de tout son être. Une fois la maitrise obtenue etc….. “ 


    ... et puis il nous propose "un jeu" : “c’est au lecteur de traduire les poèmes”……  dit-il,

…et de nous donner des “clés” pour cela . Je n’en dirais pas plus ! 


Il nous cite aussi différentes  traductions  du poème ci dessus , faites par diverses  personnes et cela est fort étonnant car il y a de grandes différences d’interprétation chez ces traducteurs ! 

(à découvrir dans ce livre pages 9 à 11.)


Enfin il  indique des pistes de recherche à partir de la traduction des caractères de plusieurs poèmes différents  :  sachant que certains mots peuvent être composés de deux signes voir plus……

à vous de jouer à réaliser une traduction "qui tienne la route",  lui même vous en proposant une en bas de page ! ! !  Le moins que l'on puisse dire d'est que   la méthode est surprenante et pas très orthodoxe !.


Les pages suivantes proposent 25 poèmes de Han-Shan accompagnés  d’une part de la traduction littérale des sinogrammes utilisés    sans faire de phrases…. et, d'autre part d’une traduction poétique de l’oeuvre.


Le tout est illustré des calligraphies de Li Kwok-Wing exécutées dans différents styles.

C'est là son plus grand intérêt pour qui pratique cet art !


Je me demande si “le Maitre” à lu ce livre car la traduction pour lui est un  cas "difficile", ce qui est vrai !  mais  j’imagine très bien  ce qu’il peut en penser !


mercredi 21 octobre 2020

UNE EXPO A LYON A NE PAS MANQUER :

 Comme je l’annonçais  sur “Truffeetcompagnie”, Lyon nous offre l'occasion de nous remettre en question en présentant une  exposition dédiée à Antoine de Saint Exupery, lequel aurait eu 120 ans cette année ! Elle est intitulée :

"Un Petit Prince parmi les hommes”


Jusqu’en avril 2021 !


A l’heure où l’actualité relate un nouvel acte de barbarie  je pense qu'en dehors de toute considération religieuse il serait utile de ressortir ce petit livre si concis et si précieux et de le  lire  ou le relire…..  de le faire découvrir aux jeunes mais aussi à ceux, adultes,  qui n’ont pas encore eu cette opportunité. 

Il a ceci de précieux, c'est de mettre  le doigt sur "l'essentiel".

C’est le livre le plus édité au monde… et pourtant c’est un petit livre modeste…… Le voici :

Editions Gallimard - nrf
Ce pourrait être intéressant de connaitre la version chinoise ! 
....et de voir comment est traduite la pensée de l'auteur ! 
(J'avais été très surprise par les versions de tintin que j'avais pu acheter !)


Chapitre XXI........
 

En voici un extrait : 

“…C’est alors qu’apparut le Renard :

-  Bonjour dit le renard.

- Bonjour répondit poliment le petit prince, qui se retourna et ne vit rien.

- Je suis là, sous le pommier….

- Qui es-tu ? Dit le petit prince. Tu es bien joli…

- Je suis un renard, dit le renard?

-  Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste….

- Je ne peux pas jouer avec toi, dit le renard, je ne suis pas apprivoisé.

- Ah ! pardon, dit le petit prince.Mais après réflexion, il ajouta :

- Qu’est-ce que signifie “apprivoiser” ?

-  T u n’es pas d’ici , dit le renard, que cherches-tu ?

- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu’est-ce que ça signifie “apprivoiser” ?

- Les hommes, di le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules ! C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ? 

- Non dit le Petit Prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que ça signifie “apprivoiser” ?

- C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie  "Créer des Liens ?"

- Créer des liens ?

- Bien sûre dit le renard. Tu n’es pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu sera pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…..

- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé……..

- C’est possible dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses……

_ Oh ! Ce n’est pas sur la terre, dit le petit prince….

Le renard parut intrigué :

- Sur une autre planète ?

- Oui.

- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?

- Non.

- ça c'est intéressant ! Et des poules ?

- Non.

- Rien n’est parfait, soupira le renard…..

Mais le renard revint à son idée :

-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaitrait un bruit de pas qui sera different de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois là-bas les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui es doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…..

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :

- S’il te plaît… apprivoise moi !……

-Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître. 

On ne connait que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaitre. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands? Mais comme il n’existe pas de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux una mi, apprivoise moi !”

mercredi 7 octobre 2020

CALLIGRAPHIE OU "INTELLOGRAPHIE" ?

 A se poser tant de question sur L‘art calligraphique,  à disséquer   et à  élucubrer autant, est-ce que certaines praticiennes de haut niveau largement connues dans l’hexagone comme calligraphes,  ne poussent pas “le jeu” trop loin !  : est ce qu’elles ne trahissent pas cet art ?  Est-ce qu’elles    ne font pas , c’est le sentiment que j’ai en lisant leurs livres,  ce que j’appellerais  de 

“l’intello-graphie” !

Pour moi ce qu’elles réalisent aujourd’hui n’est ni plus ni moins que de  “l’art graphique” porté à un haut niveau avec leur singularité propre. Y participent  des éléments calligraphiques. 

Ces oeuvres d'ailleurs sont aussi le fruit d'un long travail de recherche que je salue. Elles développent des problématiques plastiques, pas un discours !

Le discours est le lieu ou se développe la calligraphie chinoise, non ? 

ai-je bien compris ?

Si je regarde les travaux de  différents maitres calligraphes Chinois , anciens et contemporains, d’abord je trouve une identité très marquée chez chacun d’entre eux, ensuite ils développent des styles très divers qui leurs sont propres  : c’est normal puisqu’il s’agit d’une écriture !

Chacun est unique dans ce domaine. Leurs tracés leurs sont propres , c’est un miroir de leur personnalité ! 


Calligraphie de Zhao Mengfu - style semi cursif : Ode aux sons d'automne
cliquer sur les images pour les agrandir
Quant à le mise en page de ces grands calligraphes , elle est presque toujours verticale et soigneusement alignée ce qui ne rend pas aisée sa pratique !

Calligraphier des caractères chinois, ce n’est pas simple . Pour y parvenir, l’apprentissage   est très long ! Plus encore si l’on n’est pas asiatiques à cause du barrage de la langue. 

Aussi long soit-il, cet apprentissage est formateur  et  se doit d’être expressif.

Notons encore que, comme en Europe, le langage de la littérature ancienne chinoise n’a rien a voir avec celui pratiqué ce jour  au quotidien ! Cela aussi c’est un sacré handicap !


Notre mode d’expression est unique : vous reconnaitrez aisément votre tracé calligraphique au milieu de tracés réalisés par d’autres personnes ! Même s’il s’agit d’un exercice identique !  Donc comparable ! Pourtant le résultat est unique par ce que chacun d’entre nous est unique !


Mes humbles apprentissags dans le style "bambou gracieux" de Shi Bo

Tout au long des années d’étude, cette pratique régulière nous façonne de l’intérieur :  le subconscient travaille autant que le regard et que le corps dans l’acte de traçage.


Mais envisageons l’aspect pratique : trois conditions sont nécessaires : la connaissance des règles du traçage ( aplomb - ordre des traits - équilibre du caractère), celle de la tenue (corps et outil)  et la pratique proprement dite qui ne fait pas fi de certaines règles. Encore faut-il les connaitre ! Par exemple, si l’on parle de cursive, connaitre les  liaisons et les simplifications éventuelles…… c’est pas gagné !


Calligraphie de Sima Guan - epoque Song - texte en régulière : le plus difficile !

La calligraphie qu’elle soit asiatique ou européenne,  est donc à la fois le miroir de votre personnalité mais aussi, celui de votre manière d’exprimer le texte et de le rendre plus expressif, à tel point que le lecteur ressente une émotion en vous déchiffrant. 




Calligraphie de Wang Xiangshi - cursive - Un art souple ou se lisent de nombreuses courbes......


Pour finir…

Vu leurs hautes compétences de pratique  du pinceau, leur connaissance de la langue et leur cursus…. les artistes dont je parlais plus haut ont acquis le droit à la “parole”.

Je trouve que cette parole devient souvent trop sophistiquée et je me demande si elle n’échappe  pas au domaine calligraphique, en tout cas,  à la compréhension du néophyte, même appliqué !  ! J’ai, je l’avoue, du mal à les suivre dans leurs problématiques. 

Pour rassurer certains : cela ne m’empêche pas d’admirer leurs oeuvres graphiques, bien au contraire ! 


Pour finir, je ne suis pas d’accord avec cette idée que l’art de la calligraphie serait “du domaine du passé” comme je me le suis entendu dire par une artiste asiatique locale.

La meilleure preuve, c’est que nous le pratiquons tous au quotidien. Même si il n’a pas   un caractère artistique mais seulement pratique il traduit toujours notre “moi” profond  !


L’art calligraphique ne peut se dissocier d’une curiosité constante de la culture du pays où il est pratiqué.  Cela permet non seulement un enrichissement personnel mais aussi une écoute et une prise de conscience indispensables à une bonne compréhension des textes.


photos prises sur "l'art de la calligraphie Chinoise à travers les ages"

Enfin, si la vibration est là c’est que vous avez suivi le bon chemin….. et puis rappelez vous, qui dit écriture dit “expression” de la psychologie de celui ou de celle qui l’a réalisée.


Post scriptum : Je suis persuadée non seulement que, pour mener à bien les exercices calligraphiques, l'étude de la langue est indispensable mais aussi  qu'elle doit être accompagnée du passage par l'écrit. Non seulement en Kaishu mais aussi en écriture cursive. Viennent alors les cours de calligraphie proprement dits prodigués par un calligraphe avéré. 

L'enseignement de la cursive  est il enseigné dans nos instituts ? 


A ce jour je ne connais qu'un livre utile à ce sujet? Il m'a été communiqué par une  amie.

"Chinese cursive script de la Yale University - New Haven Connecticut."


vendredi 25 septembre 2020

MARION HEILMANN À L’ABBAYE D’AUBERIVE ET QUELQUES AUTRES : DE BELLES DECOUVERTES !

 


C’est l’histoire d’une visite imprévue !….mais oh combien riche !

La rencontre d’artistes   dans  un lieu que je ne connaissais pas , dans  l’abbaye d’Auberive…… en Haute Marne du coté de Grancey le château.


Le lieux est remarquable qui a subit de grandes transformations au fil des siècles……. Fondé par les Cisterciens (St bernard y a séjourné), la première abbaye a été construite  au 12 ème siècle dans l’un de ces lieux que les cisterciens savaient si  bien choisir, sur les bords de la rivière Aisne  qui prend sa source pas loin de là. Son évolution architecturale est totale puisque qu’il ne reste plus que le coeur de l’abbaye romane, et que tout l’ensemble des bâtiments a été reconstruit au 13e, puis au 18e siècle.

Cet endroit fut acheté ensuite par un neveu de Diderot, puis au 19ème siècle il  devint prison de femmes.. Aujourd’hui, appartenant à des particuliers,  il abrite des expositions d’art contemporain. 


Dans le parc, quelques très beaux arbres que je qualifierai volontiers de “remarquables”, la jeune rivière, un verger donnant ses pommes de couleur, et des sculptures…. Des sculptures qui vous intriguent ! 

Dans la cour d'honneur : l'attente 



L'attente.......

Des sculptures qui évoquent un passé douloureux, celui de la prison de femmes pendant la Commune. Elle accueillera la communarde Louise Michel …….


Les prisonnières 

L’exposition intérieur,  “Pêle même Ceux qu’on aime”  m’a fort intéressée ! 

Je citerai volontiers Nicole Bayle et son tricot sans fin, et quelques autres, mais surtout, surtout Marion Heilmann aujourd’hui disparue ! 

Quelle leçon  magistrale ! Pour une graphiste, j’ ai été séduite  d’emblée , subjuguée…….Car il y a là, la quantité, mais aussi et surtout le souffle au travers d’une technique d’une perfection hallucinante  ! Une oeuvre époustouflante issue d’un imaginaire soigneusement “musclé” au fil des années…..

Marion Heilmann devant l'une de ses oeuvres 


En effet, l’artiste explique   dans une video qu’elle s’imposait chaque jour des séances de créativité pour “entrainer” son cerveau, , comme on fait un sport…… si bien que l’ensemble est devenu une sorte d’écriture automatique mais savamment composée et d’une grande richesse !   


Cliquer sur les photos pour les agrandir

De plus, c’est une excellente coloriste….. Il y a de l’enluminure dans son travaille ! C’est joyeux, rythmé, inventif, raffiné !


Quel  délire ! 

Evidement, certains épisodes de sa vie ont été des “lieux” d’inspiration……. A commencer par son premier métier de vendeuse de poisson !…..

Dans son oeuvre variée, car elle a aussi touché au théâtre et aux marionnettes, chacun peut     trouver son bonheur !

Pour ma part, pour avoir pratiqué le graphisme  tout au long de ma vie, je dois dire que je suis restée pantoise, voire abasourdie ! 

L"oeuvre ci dessous,  achetée par la médiathèque de Dole, m'a rappelé un film que j'avais beaucoup aimé et dont je vous avais entretenus : "le portrait", film inspiré du tableau du Jésuite Attiret, lequel    a eu l'honneur de peindre l'impératrice à 'époque des Qin. Le role était tenu par Melvil Poupaud qui accomplit une prouesse en apprenant en un temps record son rôle en chinois !

 Marion Heilmann  excelle donc aussi dans le noir et blanc......

Detail  présentant le "portrait" d'Attiret.




Mes clichés hélas ne donneront qu’un pâle reflet de son travail et je vous conseille vivement de la chercher sur la net pour enrichir votre vision de son oeuvre ! Dommage que l’expo se termine dimanche soir !

Clichés MSG : réalisés à l'Abbaye de Auberive à Auberive en Haute marne.