vendredi 30 octobre 2020

UN POEME ET UN LIVRE POUR LA TOUSSAINT......

 寒山子 - (驅馬度荒城)

Han Shan Shi  -    (Qu ma du huang cheng).

 

驱马度荒城,荒城动客情。

 

高低旧雉堞,大小古坟茔。

 

自振孤蓬影,长凝拱木声。

 

所嗟皆俗骨,仙史更无名.


    

J’ai “tiré” ce poème d’un petit manuel original  édité par You Feng : 


Titre : “Le clodo du Dharma”

A la veille de la Toussaint j'y ’ai trouvé ce poeme qui me semble d'actualité !



Voici l'une des traductions qu'il propose : 


Avançant à cheval, je traverse la ville abandonnée

La ville abandonnée émeut les sentiments des visiteurs

Les anciens crénaux hauts et bas

Les vieilles tombes grandes et petites

D’elle-même s’agite l’ombre du conysa solitaire

Depuis longtemps s’est solidifié le son des arbres du cimetière

Ce sur quoi je soupire ce sont tous les ossements communs

Les histoires des immortels n’ont pas leur nom.



—————————————-




Je ne sais pas s’il est toujours sur le marché ? J'en ai vu quelques uns sur différents sites.... Mais si c’est le cas, ne le laissez pas passer car c'est une curiosité qui met le doigt sur la difficulté qu'il y a à traduire de la poésie chinoise ancienne !

J'ajouterais pour ma part "et vice versa !"


    L’introduction de ce livre, écrite par le sinologue   Jacques Pimpaneau est fort intéressante  Il nous donne en quelques pages :

    - 25 poemes de Han Shan calligraphiés dans différents styles (lishu, kaishu, xing cao etc….) par LI KWOK-WING, 

    - 1 portrait De Han Shan  suivi de renseignements concernant    sa vie,   son oeuvre,   ses    traducteurs. 


    Pour lui, la portée de cette poésie est incomparable et de premier plan. Ce en quoi il a parfaitement raison.


    Plus loin, il nous parle de la calligraphie telle qu’elle était pratiquée dans les temps anciens.


… Tous les lettrés nous dit-il,  s’entraînaient à la calligraphie comme ils s’exerçaient à écrire des poèmes, à jouer de la cythare à 3 cordes ou à jouer aux échecs. Cela faisait partie de la formation de la personnalité : de même que par des exercices respiratoires, proches du yoga, on obtient la maitrise de soi, la calligraphie est une technique mettant en jeu le corps et l’esprit et qui permet une concentration et une unité de tout son être. Une fois la maitrise obtenue etc….. “ 


    ... et puis il nous propose "un jeu" : “c’est au lecteur de traduire les poèmes”……  dit-il,

…et de nous donner des “clés” pour cela . Je n’en dirais pas plus ! 


Il nous cite aussi différentes  traductions  du poème ci dessus , faites par diverses  personnes et cela est fort étonnant car il y a de grandes différences d’interprétation chez ces traducteurs ! 

(à découvrir dans ce livre pages 9 à 11.)


Enfin il  indique des pistes de recherche à partir de la traduction des caractères de plusieurs poèmes différents  :  sachant que certains mots peuvent être composés de deux signes voir plus……

à vous de jouer à réaliser une traduction "qui tienne la route",  lui même vous en proposant une en bas de page ! ! !  Le moins que l'on puisse dire d'est que   la méthode est surprenante et pas très orthodoxe !.


Les pages suivantes proposent 25 poèmes de Han-Shan accompagnés  d’une part de la traduction littérale des sinogrammes utilisés    sans faire de phrases…. et, d'autre part d’une traduction poétique de l’oeuvre.


Le tout est illustré des calligraphies de Li Kwok-Wing exécutées dans différents styles.

C'est là son plus grand intérêt pour qui pratique cet art !


Je me demande si “le Maitre” à lu ce livre car la traduction pour lui est un  cas "difficile", ce qui est vrai !  mais  j’imagine très bien  ce qu’il peut en penser !


2 commentaires:

Sérénité'art a dit…

J'ajoute que, pour moi, le livre de référence pour ce qui concerne la traduction de la poésie chinoise reste :

L'écriture poétique chinoiseé de Fançois Cheng.

S'y trouvent a la fois : les caractères, leur signification, la traduction de l'auteur suivis d'une anthologie de la poésie chinoise.
A se procurer obligatoirement si vous ne l'avez pas déjà fait !
Editions du Seuil - collection : Point - Essais
le mien date de 2006

Sérénité'art a dit…

Le procédé de traduction est le même dans les deux recueils déjà cités.
L'éditeur présente ici :
Le texte chinois, et, en regard : la traduction des sinogrammes (et - ou - groupes de sinogrammes)
S'y ajoutent les connaissances personnelles sur l'écriture des poèmes Tang de ces deux traducteurs !

Ce qui est intéressant pour une personne comme moi, c'est d'accéder non seulement à la traduction de l'ensemble , mais aussi aux sinogrammes et, éventuellement à des exemples calligraphiques !

Le dernier volet est rarement abordé dans la plupart des ouvrages édités à ce jour, aussi bons soient-ils !

De plus, ce marché tend à se rétrécir - effet de mode due aux JO de 2008
Pourtant nombreuses sont encore les personnes intéressées, en France et sans doute en Europe.

Je m'interroge : ce doit être relativement simple aujourd'hui, avec les moyens informatiques dont nous disposons de réaliser ce genre de parution très didactique.
Serait-ce alors une question de prix de revient ?