lundi 25 septembre 2017

律呂 - LE BAMBOU QUI CHANTE......

"L'instrument lǜlǚ - 律呂 - sert à harmoniser le yin et le yang"
nous dit le dernier vers de la citation de textes classiques  que propose Shi Bo sur son blog........
Calligraphies et photo de Madina.
L'instrument 律呂 lǜlǚ  - cela m'interroge...... je pense tout de suite à un oiseau, à la fauvette lulu,  qui prolifère dans les champs, pas très loin d'ici.... Elle chante elle aussi, mais dans ce texte poétique, il n'est pas question d'oiseau, mais bien  d'un instrument fort ancien. Un instrument de musique à 12 tubes de bambou......

J'aurais bien aimé le trouver, en faisant des recherches sur divers sites...... mais à part les flutes de Pan, rien qui s'en rapproche dans les documents divers traitant des instruments à vent asiatiques...... et j'ai balayé large.

J'ai encore en mémoire une scène du film de "La bataille de la Falaise rouge", où l'on voyait le général, juste avant la bataille, régler l'instrument d'un gamin, (une sorte de flute de Pan) dont il a entendu qu'il n'était pas accordé.....   - était-ce cet instrument ?

Même si je suis "bredouille", je ne regrette pas cependant d'avoir fait ces recherches car je suis tombée sur un document de François Picard, de  l'université Paris - Sorbonne absolument passionnant.
Il s'intitule : Quand le bambou répond au phénix
Il y est question de Lu Bu Wei 呂不韋 -l'auteur des Annales des printemps et des Automnes de Lu, ce personnage dont José Frèches a raconté l'histoire dans la première partie de sa saga : Le disque de jade. 
Le Maitre de conférence, F. Picard,  nous présente un texte source  que voici :


黃帝令伶倫作為律。伶倫自大夏之西,乃之阮隃之陰,取竹於嶰 谿之谷,以生空竅厚鈞者,斷兩節間,其長三寸九分而吹之,以為黃 鐘之宮─吹曰舍少。次制十二筒。以之阮隃之下,聽鳳凰之鳴,以別 十二律。其雄鳴為六,雌鳴亦六。以比黃鐘之宮適合,黃鐘之宮,皆 可以生之。故曰,黃鐘之宮,律呂之本。黃帝又命伶倫與榮將,鑄十 二鐘,以和五音,以施《英》《韶》;以仲春之月,乙卯之日,日在 奎奏之,命之曰“咸池”。
呂不韋『呂氏春秋』。仲夏記.古樂



pining : Huangdi ling Linglun zuowei lü. Linglun zi Daxia zhi xi, naizhi Ruan Yu zhi yin, qu zhu yu Xiexi zhi yu, yi sheng kong qiaodun junzhe, duan liang jie jian, qi zhang san cun jiu fen er chui zhi, yi wei huangzhong zhi gong — chui yue she shao. Ci zhi shi’er tong. Yi zhi Ruan Yu zhi xia, ting feng huang zhi ming, yi bie shi’er lü. Qi xiong ming wei liu, ci ming yi liu. Yi bi huangzhong zhi gong di he, huangzhong zhi gong, jie keyi shengzhi. Gu yue, huangzhong zhi gong, lülü zhi ben. Huangdi you ming Linglun yu rong jiang, zhu shi’er zhong, yi he wu yin, yi shi « ying », « Shao » ; yi zhongchun zhi yue, yimao zhi ri, ri zai kui shi zou zhi, ming zhi yue "xianchi".

Huangdi 黃帝 ordonna à Linglun 伶倫 de faire les règles de musique []. Linglun se rendit à l’ouest des monts Daxia 大夏, sur le flanc nord du Ruan Yu 阮隃 [Kunlun 崑崙] ; dans la vallée d’une petite rivière [ou : de la rivière Xie 嶰谿] il trouva des bambous droits et à la cavité intérieure large ; en coupant entre deux nœuds, il obtint une longueur de 3,9 pouces dans laquelle il souffla, émettant la fondamentale de Huangzhong 黃鐘 [souffler s’appelle « demeure peu » ?]. Il fit ensuite douze tubes. Redescendant du Ruan Yu, il entendit le cri de phénix mâle et femelle, émettant les douze notes chromatiques : le mâle en chantait six, la femelle les six autres. Ces sons étaient accordés au Huangzhong : la fondamentale de Huangzhong permettait de les engendrer. C’est pourquoi il est dit « la fondamentale de Huangzhong est la racine des douze notes chromatiques ».

 L'exposé se poursuit avec d'autres approches et parmi celles ci, une référence fort intéressante, celle du Jésuite Amiot (1776) dont c'est un vrai régal de faire la lecture.......


Aussi, chers visiteurs, je vous renvoie à ce site :



Enfin, plus terre à terre, mais tout aussi passionnant, un petit détour par l'émission "C'est pas sorcier", vous permettra connaitre le bambou sous toutes ses formes. Elle s'intitule : 
"Tout savoir sur le Bambou".
https://www.youtube.com/watch?v=plT_KBWjXp0
Quant à moi, je reste un peu sur ma faim...... et si vous découvrez  cet instrument mythique, ne manquez pas de m'en donner les références  !

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